Témoignage. "Ils arrivent à 30, 40 ou 50" : un an après son coup de gueule, le maire d'un village fait encore face aux trafiquants de cigarettes

Publié le Écrit par Rémi Surrans

Depuis plusieurs années, L'Hospitalet (Ariège) est le théâtre de trafic de cigarettes en grande quantité en plein cœur de la commune. Son maire, qui avait dénoncé ces marchandages illégaux il y a près d'un an, affirme que rien n'a changé. Il n'attend qu'une chose : l'arrivée d'une nouvelle brigade de gendarmerie.

Ses mots avaient résonné comme une alerte rouge face au trafic de cigarettes dans la commune de L'Hospitalet-près-l'Andorre (Ariège). En mai 2023, le maire Arnaud Diaz fustigeait la présence d'une "soixantaine de trafiquants". Certains utilisaient même des conteneurs poubelles comme réserves pour leurs cargaisons. Qu'en est-il aujourd'hui ? On a reposé la question à l'édile du village.

"Ils arrivent à 30, 40 ou 50"

"On est toujours victime du trafic" répond du tac au tac Arnaud Diaz, toujours aussi désabusé onze mois plus tard. Plusieurs fois par semaine, des dizaines de personnes font circuler des cigarettes en plein cœur de L'Hospitalet, village situé aux portes de l'Andorre. Certains se garent devant la salle des fêtes ou la mairie, en laissant parfois des voitures à l'abandon.

"C'est toujours pareil : on est envahi. Ils arrivent à 30, 40 ou 50, c'est vraiment désagréable" se désole Arnaud Diaz, irrité par la totale impunité de leurs agissements. "Tout le monde est au courant" ajoute-t-il.

L'élu n'hésite pas à aller à leur rencontre pour tenter de faire bouger les choses. "Je leur dis que je ne comprends pas leur façon de fonctionner. Ils salissent tout, laissent les voitures comme ça, à l'abandon. Ils ne répondent pas, ils rigolent. Ça leur est égal, ils sont tranquilles."

Parkings payants et caméras ?

Sa commune n'est pas la seule gangrenée par le trafic de cigarettes. "D'autres maires aux alentours sont concernés. Les trafiquants vont aussi sur des petites routes départementales" assure-t-il.

Le maire réfléchit à installer des caméras et des barrières avec paiement au niveau des parkings de la mairie et de la salle des fêtes pour dissuader les trafiquants de squatter.

Ce ras-le-bol palpable plonge le maire de L'Hospitalet au bord de la résignation. "Il faut venir le voir pour le croire. On est un peu fataliste, résigné. Cela me fait de la peine d'être le théâtre de ce trafic. On ne veut plus être otage de cette situation."

La future brigade de gendarmerie, "un premier soulagement"

La solution viendra très certainement de la création d'une brigade de six gendarmes au sein de la commune, officialisée il y a quelques mois. Elle verra le jour le 1ᵉʳ octobre prochain, pour le plus grand bonheur du maire de la commune. "C'est un premier soulagement. On a hâte qu'elle soit en activité" savoure Arnaud Diaz.

Depuis qu'il est élu maire, c'est la première fois qu'un service public est de retour dans sa commune. Un signe qui le pousse à l'optimisme. "Il faut montrer que le trafic n'est pas impuni, que ce n'est pas leur territoire. C'est un plus pour la sécurité du village. On va bien travailler, construire ensemble" détaille-t-il. 

Cette brigade n'est pas encore arrivée qu'Arnaud Diaz voit encore plus grand pour endiguer définitivement la contrebande : une brigade douanière, supprimée il y a presque 20 ans.

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