Deux jeunes rappeurs à des années lumière des clichés du genre : BigFlo et Oli, les deux frères toulousains, "taillés comme des allumettes", ont enchanté avec leur "rap positif" samedi le public de la 24ème édition des Vieilles Charrues, qui se tient jusqu'à dimanche à Carhaix.
"C'est l'histoire de deux frères, qui écrivent dans leur chambre, qui sont tombés dans l'rap par hasard et qui tentent leur chance (...) Pour nous c'est plus que du rap, c'est toute notre vie", clame BigFlo, frêle silhouette vêtue d'un simple jean et d'un tee-shirt Pokémon.
Le jeune homme de 22 ans vient de surgir devant des dizaines de milliers de spectateurs massés devant la troisième scène des Vieilles Charrues, le plus grand festival de rock en France, dos à son public dans un premier temps, avant de se tourner et de déclencher des cris.
"On en a marre de ces types qui ne disent rien devant le mic, qui nous prennent de haut (...), ils font du rap comme ils font du sport", poursuit-il, reprenant "La cour des grands", premier titre de leur album éponyme.
"Nous on n'a pas une vie de voyous, pas une tête de durs, donc on ne fera pas rêver les petits bourges en manque d'aventures", clame-t-il encore, avant l'entrée en scène de son frère Oli, lui aussi vêtu d'un jean et d'un tee-shirt blanc.
"Dans mon cocon familial, loin des paillettes de la capitale (...) venez, on rappe la vraie vie et tout c'qui nous ressemble", clame à son tour ce dernier. Le public, jeune, lève en masse les mains en l'air, se balançant en rythme.
"C'est pas du rap violent", explique en criant Sophie, 20 ans, venue avec ses amis de Nantes et disant regretter la "violence du rap français". "Personnellement, je n'aimais pas le rap avant BigFlo et Oli et Orelsan", autre jeune rappeur français, reconnaît la jeune femme. "Leurs paroles sont très recherchées et ils racontent ce que nous même on fait, on se sent proche d'eux", ajoute-t-elle.
Florian et Olivio Ordonnez, dans la vie, sont adeptes du "rap positif", ont-ils expliqué avant leur concert lors d'une conférence de presse sur le site du festival breton.
"Le rap s'est un peu enfermé sur lui-même, il y a pas mal de clichés qui tournent autour de lui", a regretté Oli, 19 ans, avant d'ajouter: "Nous on essaie de faire notre rap assez positif, sans se forcer et sans rentrer dans le cliché".