Les travaux de remblaiement du Canal du Midi vont démarrer lundi 20 novembre 2023. Tisséo, maître-d'oeuvre de ce chantier, prépare le passage du tunnelier pour le prolongement de la ligne B entre la station Ramonville et l'avenue de l'Europe. Mais une association s'inquiète de ces travaux.
La ligne B du métro toulousain va être prolongée de 2,7 kilomètres, 500 mètres en souterrain puis 2,2 kilomètres sur un viaduc pour desservir le Parc du canal, à Ramonville (Haute-Garonne). Une deuxième station sera créée à Labège, proche de l'Institut national polytechnique pour rejoindre la prochaine troisième ligne de métro.
Quatre mois de travaux à venir
"Deux stations vont s’ajouter, la zone technologique du canal et la dernière station au niveau de l’INP et du parking de carrefour Labège qui va permettre l’intermodalité avec la nouvelle ligne C", confirme Jean-Michel Lattes, président de Tisséo.
Mais pour ce prolongement, des travaux de remblaiement du Canal du Midi vont démarrer lundi 20 novembre 2023 et devraient durer 4 mois. Cette intervention va permettre de préparer le futur passage du tunnelier entre la station Ramonville et l'avenue de l'Europe.
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— Tisséo (@tisseo_officiel) November 10, 2023
Le saviez-vous ? La ligne B va passer sous le Canal du Midi🚇Pour préparer le futur passage du tunnelier entre la station Ramonville et l’avenue de l’Europe, des opérations de renforcement du sol du Canal du Midi débuteront à partir du 20/11. Infos: https://t.co/x08TnElHlg pic.twitter.com/DjALIINvS7
Selon Jean-Michel Lattes, c'est "une solution plus simple et moins coûteuse qui consiste à remblayer. Cela va permettre de conforter la partie du Canal qui sera passée en sous-terrain par le tunnelier en sécurisant le dispositif".
Mais le collectif Toulouse au fil de l’O est "sceptique" concernant ces travaux. Pierre Cardinale, délégué général du collectif, déclare qu'ils ne sont pas contre "sur le fond" et "qu'ils sont partisans des transports collectifs". Mais lorsque l'on touche au Canal du Midi, "il y a de l'inquiétude".
Courrier à l'UNESCO
Pierre Cardinale explique "qu'il y a des lentilles de sable sous le canal et des plaques souterraines de sables. Or, si le tunnelier passe, le sable va s’affaisser. Ils ont décidé de bétonner ces plaques de sable".
Ce que l'on dit, simplement, c'est attention à comment va se passer la remise en état, parce que les travaux vont durer quatre mois. Le Canal du Midi est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Pierre Cardinale, délégué général Collectif Toulouse au fil de l'O
Le collectif Toulouse au fil de l'O a donc envoyé, via son cabinet d'avocat, un courrier à l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). Toujours sans réponse. "Il faut le prendre avec des pincettes pour l'instant. L'UNESCO n'a pas répondu aux courriers des avocats. L'UNESCO n'a pas donné d'avis positif ni négatif", reprend Pierre Cardinale.
"Mais nous avons des échos. Il est clair que l'UNESCO, comme tout le monde, est très embêté, parce que les transports en commun, c'est l'avenir", insiste le délégué général.
C'est un peu gênant, on a l'impression que l'UNESCO laisse un peu faire. Il y a un certain détournement de regard et cela arrange tout le monde.
Pierre Cardinale, délégué général collectif Toulouse au fil de l'O
Par l'intermédiaire du directeur de cabinet, Emmanuel Auger, Le Sicoval (la Communauté d'agglomérations du sud-est toulousain), tient à ce qu'il y ait un suivi des travaux pour rassurer. "Il faudrait mettre en place un comité de suivi, une sorte de comité d'éthique, avec un pilotage politique et élu pour le début du remblaiement, le suivi et la remise en état du canal".
Ce remblaiement est historique, il faut donc être vigilant et bien surveiller les travaux.
Emmanuel Auger, directeur de cabinet Sicoval
Jean-Michel Lattes estime qu'il n'y a pas de crainte à avoir, "ce sont des grandes entreprises qui vont effectuer les travaux et l’ont déjà fait ailleurs. Il n’y a pas de raison de craindre ce type de chantier, qui est assez banal pour ce genre d’entreprises".
Le procédé est un peu différent mais les lignes A et B passent déjà sous le Canal du midi, donc ce que l’on fait aujourd’hui c’est ce que l’on a fait il y a 30 ans, lorsque l’on a créé la ligne A.
Jean-Michel Lattes, président Tisséo
En plus du remblaiement, "un viaduc va être créé avec des pylônes en plein milieu du lac de la Justice qui n'a pas non plus bonne presse. Le lac va être complètement saccagé", revendique Pierre Cardinale.
Pourvu que tout se passe bien et qu'en mars, tout sera en bon état, et ce ne sera plus qu'un mauvais souvenir.
Pierre Cardinale, délégué général collectif Toulouse au fil de l'O
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— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) November 7, 2023
Pendant la durée des travaux de la ligne C, j’ai souhaité qu'une attention particulière soit portée à l’information des usagers et des riverains, afin de simplifier la vie quotidienne des Toulousains. 🚧
En plus des… pic.twitter.com/OKCyk9FIHz
Plus de 3 milliards pour la création de la ligne C
L’enveloppe globale du prolongement de la ligne B du métro est estimée à 200 millions d’euros. Cette prolongation va permettre la connexion avec la prochaine ligne C. Le tracé de cette nouvelle ligne sera de 27 kilomètres avec 21 stations.
Tisséo prévoit une moyenne de 200 000 voyageurs par jour et a évalué le montant global de l'opération à 3,151 Milliards d'euros pour la ligne C et la ligne Aéroport Express.