Le 9 mars dernier, en plein cœur de ville à Toulouse (Haute-Garonne) un immeuble évacué quelques jours plus tôt s'effondrait. Pas de victime, mais une prise de conscience de la fragilité d'un patrimoine pas toujours bien entretenu. Dans le même quartier, un autre immeuble montre des signes de fragilité. Par arrêté la mairie en interdit l'accès.
Les filets de protection n'auront pas suffi. Suite à une expertise dont les conclusions ont été rendues le 14 octobre 2024, la mairie de Toulouse (Haute-Garonne) vient d'interdire par arrêté "l'accès et l'exploitation" de cet immeuble, situé au 41 rue des Changes et à l'angle du 16 rue Temponières, pour cause de risque d'effondrement.
Seul occupant, David Mensah, gérant de docteur sneakers, est contraint de baisser le rideau. Après un échange avec son propriétaire, il se dit confiant.
Comme vous pouvez le voir, il y a des travaux sur la façade qui doivent être effectués, donc le risque d'effondrement soudain est complètement écarté.
David Mensah, gérant de Docteur sneakers
En attendant, le réparateur de baskets organise son activité sur Internet sereinement.
Une sérénité que ne partagent pas tous les riverains et passants de cette rue commerçante de Toulouse de la rue des Changes. À quelques mètres de là, le trou béant laissé par l'effondrement d'un immeuble en mars dernier.
Un événement qui n'a pas fait de victime, mais profondément marqué les esprits et souligné la fragilité du patrimoine ancien. Une véritable prise de conscience chez les Toulousains.
"Je suis rue Malcousinat située seulement à quelques pas. Comme c'est un vieux bâtiment, j'avoue qu'avec mon copain, on avait un petit peu peur, mais on n'a pas déménagé pour autant", indique une jeune femme à notre équipe de journalistes.
" Il faut souhaiter qu'il y ait une rénovation qui permet de garder ce caractère typique de Toulouse", espère un autre Toulousain croisé dans la rue.
D'autres passants espèrent que le trou laissé par l'immeuble effondré sera prochainement comblé : " On ne vit pas quand même dans la psychose, mais c'est dommage quoi, moi, je pense qu'il faudrait faire quelque chose ! ", estime une dame.
Des commerçants traumatisés par le 9 mars
Pas de psychose, mais les commerçants refusent de revivre le cauchemar du printemps dernier avec une rue coupée le temps de travaux suite à l'effondrement.
"On a aussi beaucoup souffert du fait que la rue soit quasiment une impasse pendant plusieurs semaines et là économiquement on a tous souffert, se souvient Nathalie Cutolo, qui préside l'association des commerçants du cœur de ville. Ça ne recommencera pas parce que la prévention, c'est fait pour protéger les gens et réussir à traiter le problème rapidement, c'est la rapidité d'exécution qui désormais va primer."
La balle est désormais dans le camp des propriétaires de l'immeuble concerné par le dernier arrêté. Celui-ci leur donne quinze jours pour réaliser des premiers travaux de sécurisation de la façade de cet immeuble.