Un tournoi de rugby de sport adapté était organisé ce samedi 16 mars 2024 près de Toulouse. Sur le terrain, des joueurs en situation de handicap mental ou présentant des troubles du spectre autistique. Comment le ballon ovale leur apporte force, courage et lien social ? Ils nous racontent.
C'est une journée qu'ils n'auraient manquée sous aucun prétexte. Une journée de matchs du championnat de para-rugby adapté sur la pelouse de l'association sportive Tournefeuille rugby, près de Toulouse. Sur le terrain, tous les joueurs sont en situation de handicap mental ou psychique. Ici, un seul mot-clé : l'intégration.
"On est une famille"
Du rugby à cinq ou à sept avec des règles spécifiques. Dans le premier cas, pas de mêlée, pas de touche. La pratique est adaptée pour ces jeunes adultes souffrant de handicap, mais pour eux, jouer au rugby est une façon de se révéler. Tous disent que cela leur apporte la confiance, de la force et du courage.
Erwan Lenez, capitaine de l'équipe de Montauban, nous confie que ce qui lui plaît avec le rugby, "c'est gagner, d'avoir une bande d'amis. Le rugby, ça me fait oublier tous les soucis, ça fait super du bien." Pour Maxime Toussaint, atteint d'une maladie génétique très rare, c'est carrément le bonheur. Sur le terrain, pas de place pour la différence.
On est tous pareils. Personne ne nous prend de haut. On est une famille.
Maxime Toussaint, 18 ans, joueur de la section adaptée de Tournefeuille
Autour du terrain, les parents jouent les supporters. Tous sont ravis de voir leur fils se révéler. "Il est content de porter le survêtement du club, il se sent reconnu", dit un papa. "Ça leur apporte un épanouissement qu'il ne trouve pas forcément ailleurs", ajoute une maman.
Les effectifs ont triplé en quatre ans
Christophe Mercier est à l'origine de la création de la section rugby adapté à Tournefeuille. Pour ce responsable sportif, le rugby est un important vecteur d'intégration. "Cela a été dur au début, mais ça a adhéré." La dynamique est désormais bien lancée.
"Cela fait quatre ans maintenant et on a presque triplé les effectifs", dit-il avec un grand sourire.
Il y en a qui arrivent sur la pointe des pieds et après le premier entrainement, ils veulent revenir.
Christophe Mercier
Christophe Mercier est ravi. Plus encore, pour lui, c'est une fierté de voir ces jeunes joueurs heureux. Un sentiment partagé par Angelino Amorati pour qui l'aventure du sport adapté a commencé en 2018. "Il y a encore deux ans, c'était impossible. Il n'y en a pas beaucoup qui auraient mis une pièce sur notre équipe", confie l'entraîneur de la section sport adapté rugby de Montauban. Une équipe, devenue championne de France de para-rugby adapté en 2023.