Ils manifestent à 12 heures à Toulouse devant la préfecture. Ils estiment être les oubliés de la "loi de santé publique" qui sera présentée demain par la ministre Marisol Touraine. Ils demandent à être reçus par le gouvernement.
D'après la Chambre Nationale des Services d'Ambulances, une centaine d'entreprises ont ainsi disparu en 2013, victimes d'une hausse des coûts (essence, véhicules, minima sociaux) alors que leurs tarifs, encadrés par l'Assurance maladie, n'augmentent pas en conséquence.
"On n'a jamais eu un échange direct avec notre ministre de la Santé ou avec son cabinet", s'est indigné Bernard Boccard après avoir remis ses doléances à un conseiller de l'Elysée. Il a déploré que "la profession soit délaissée".
La CNSA reproche à la ministre de ne pas avoir incorporé de mesures dans sa loi de santé publique, qui doit être dévoilée jeudi, alors même que les besoins en ambulances devraient s'accroître avec une politique qui vise à écourter l'hospitalisation des patients.
"Nos entreprises sont en difficultés d'équilibre financier avec les charges très lourdes qui pèsent sur elles, nous allons vers une catastrophe de la profession", Bernard Boccard, le président de la CNSA, qui représente 1.200 entreprises du transport sanitaire.
En plus d'une revalorisation des tarifs, la CNSA réclame deux budgets distincts pour le transport en ambulance d'un côté et le transport en taxi ou en véhicule sanitaire léger (VSL, voiture de tourisme équipée d'un matériel de premier secours) de l'autre, l'"amalgame" actuel entre ces deux types de prestations conduisant selon lui aux "dérives des dépenses" pointées par l'Assurance maladie.
Remboursés en partie ou en totalité quand ils sont prescrits par un médecin, les transports sanitaires pèsent de plus en plus dans les comptes de la Sécurité sociale.
Ils représentaient ainsi 3,5 milliards d'euros en 2010 (2,1% des dépenses de l'assurance maladie), selon le rapport de la Cour des comptes de 2012.
Mais les taxis, plus onéreux que les VSL sont privilégiés par les patients (31% d'entre eux y ont recours, contre 23% pour les VSL), contribuent à l'augmentation de ces dépenses, selon le CNSA.
La mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale (Mecss), à l'Assemblée nationale, est actuellement en train d'étudier la question du transport sanitaire. Ses conclusions sont attendues pour la mi-novembre.