Les avocats s'affichent pour mieux se faire connaître et expliquer leurs difficultés : "l'aide juridictionnelle n'est plus payée depuis 10 jours"

Alors qu'ils ont lancé leur première campagne publicitaire, lundi 9 septembre 2024, pour mettre en lumière l'utilité de leur métier dans le quotidien des citoyens, les avocats du Barreau de Toulouse (Haute-Garonne) continuent en parallèle de dénoncer un manque de moyens qui met à mal leurs conditions de travail.

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"Pas besoin d’être à la tête d’un cartel colombien pour faire appel à un avocat". Les mots sont directs,  en noir et rouge, et le slogan interpelle. On peut le lire sur l'une des 4 affiches de la nouvelle campagne publicitaire des avocats et avocates du Barreau de Toulouse, placardées partout dans la ville, depuis lundi 9 septembre. 

Rendre visible les compétences des avocats

De l'humour et des références à la pop culture au service d'un objectif : "Faire savoir au grand public que les avocats sont des acteurs de proximité, accessibles et capables de répondre aux problèmes du quotidien", déclare Thomas Neckebroeck, vice-bâtonnier de l'ordre des avocats du Barreau de Toulouse.

L'idée est de rendre visible les compétences de conseil et d'accompagnement des avocats, pour un chef d'entreprise ou un particulier, dans la gestion d'un contrat par exemple. "L'avocat n'est qu'un défenseur dans des affaires pénales, c'est aussi un investissement pour l'avenir, selon le vice-bâtonnier. Il peut anticiper les difficultés, s'adapter et adapter ses honoraires en fonction de son client." Une volonté de la part du Barreau de Toulouse de mieux faire connaître le travail des avocats, pour qui les conditions de travail s'alourdissent, ces derniers mois. 

Un manque de moyens "humains et matériels"

"La situation actuelle est très mauvaise." Thomas Neckebroeck se désole : "Cela fait 10 jours que les avocats qui disposent de l'aide juridictionnelle ne sont plus payés". Les dotations ont été suspendues pour une raison que les magistrats ignorent. "Nous n'avons pas d'informations ou de dates", regrette le vice-bâtonnier. Pour cause, ils n'ont pas d'interlocuteur. 

Depuis la dissolution de l'Assemblée Nationale et surtout la récente nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, les magistrats ne savent plus à qui s'adresser. "Nous attendons que le nouveau ministre de la justice soit désigné pour l'interpeller", déclare Thomas Neckebroeck. Autre sujet d'inquiétude  : "Le tribunal pour enfants manque cruellement de moyens, matériels et humains. Les magistrats ne sont pas remplacés", raconte-t-il. Depuis la rentrée, "des audiences sont renvoyées chaque semaine" avec de très longs délais. 

Épuisement et burn-out

La situation s'explique, selon le vice-bâtonnier, par la lenteur et le manque de nomination de nouveaux magistrats et de greffiers, qui s'accumule depuis plusieurs années. "Pour pallier, les juridictions reposent sur la conscience professionnelle de ses membres", déclare-t-il. Une compensation qui se matérialise par une charge de travail bien trop importante, par des audiences finissant "très tard le soir ou même dans la nuit" et fatalement un "épuisement professionnel qui mène au burn-out". 

En juin dernier, déjà, les avocats du Barreau de Toulouse réclamaient plus de moyens, dans un communiqué, en souhaitant défendre "leurs libertés". Caroline Marty Daudibertières, bâtonnier, rappelait qu'une "justice sans moyens n'est pas indépendante".

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