Le Conseil de l’Ordre du Barreau de Toulouse a appelé tous les avocats, mardi 18 juin, à "préserver des principes fondamentaux, piliers de la démocratie, et à les défendre ardemment". Ils réclament plus de moyens et veulent protéger leurs libertés.
La campagne des élections législatives anticipées est sous haute tension. Mardi 18 juin, l’Ordre des avocats du Barreau de Toulouse a appelé "tous les avocats et au-delà tous les justiciables à préserver ces principes fondamentaux, piliers de la démocratie, et à les défendre ardemment". Le Conseil de l’Ordre du Barreau de Toulouse est soucieux de rappeler le code de déontologie des avocats "au regard de l’agenda politique qui s’impose à tous".
Les avocats réclament notamment le respect des libertés et droits fondamentaux, des droits de la défense ou encore la protection de l’indépendance absolue du secret professionnel et de la liberté d’expression. Caroline Marty Daudibertières, bâtonnier, rappelle que la situation actuelle n'est pas nouvelle : "Cela fait des années que la justice est maltraitée. Les droits de la défense n’ont jamais été autant malmenés. Tout cela pour pallier une absence de moyens."
⚖ Par le biais de ce communiqué, le Conseil de l’Ordre du Barreau de Toulouse entend rappeler l’indéfectible attachement de la profession à l’État de droit !
— Barreau de Toulouse (@BarreauToulouse) June 20, 2024
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"Protéger nos libertés"
Caroline Marty déplore des lois "de plus en plus liberticides" pour la justice. "Nous sommes inquiets. Il faut que la justice puisse fonctionner correctement. Je le répète : une justice sans moyens n'est pas indépendante." Elle pointe du doigt notamment la proposition de loi visant à prévenir les ingérences étrangères. Celle-ci mettrait en cause le secret professionnel, qui serait "bafoué".
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"Pour les avocats, comme pour les justiciables, nous devons protéger nos libertés. Il faut accorder des moyens réels à la justice, et pas des promesses", martèle-t-elle. Au sujet de la situation politique actuelle, elle déclare : "En tant qu'avocate, je pense que les extrêmes sont inquiétants. Mais la déclaration du Conseil de l'ordre n'a rien à voir avec la politique."
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Nous lui demandons si les avocats du barreau de Toulouse engagés politiquement peuvent être garants des "piliers de la démocratie", avec l'exemple de Pierre-Marie Bonneau, tête de liste aux élections européennes 2024 et figure d'une ultra-droite aux influences néo-nazie. "Ce sont leur vie privée, assure Caroline Marty. Il s'investissent en tant que citoyens, non en tant qu'avocats."