Malgré le 49.3, malgré des violences à la marge, la 10e mobilisation contre la réforme des retraites a été très suivie. Pas moins de 17 manifestations dans l'ex Midi-Pyrénées mais aussi des actions significatives et des jeunes de plus en plus nombreux qui rejoignent le mouvement. On fait le point sur cette journée du 28 mars 2023.
Il fait beau et ce n'était pas toujours le cas lors des précédentes mobilisations. De quoi motiver encore plus les fidèles de ce mouvement contre la réforme des retraites, comme ceux qui l'ont rejoint récemment. Dans les esprits, les violences en marge des manifestations survenues la semaine dernière à Paris mais aussi à Toulouse.
17 manifestations et des manifestants toujours déterminés
Ce matin les premiers défilés ont eu lieu. Départ des cortèges dès 10h à la Bourse du travail de Tarbes. 15 000 personnes selon les organisateurs, 5 000 selon la police.
Un net repli par rapport à la semaine dernière mais une mobilisation encore importante. Peu avant la manifestation, la CGT a organisé une opération escargot sur la 2X2 voies entre Argelès-Gazost et Tarbes pour impacter les habitants.
Une autre manif est partie au même moment de Montauban. Puis vers midi, au jardin public de Rodez (3 000 personnes environ) ou à la gare de Millau (800 manifestants). A Castres (Tarn), on dénombre entre 2 et 6 000 personnes.
En tout début d'après-midi 14h à Foix allée de Villote, à Cahors où 2 500 personnes sont parties de la place François Mitterrand ou à Saint-Gaudens place Jean-Jaurès. Une demi-heure plus tard, départ à Albi place du Vigan puis 15h allées Niel à Muret, avant une manifestation encore une fois massive à 15h Saint-Cyprien à Toulouse.
Les Black Blocs toujours en tête à Toulouse
Le cortège est parti du quartier Saint-Cyprien comme d'habitude. Nouveauté : une fouille préventive de certains manifestants pour voir les sacs. Moins de monde que lors de la précédente mobilisation et des Black Blocs toujours en amorce du cortège. Ce groupuscule d'inspiration libertaire et issu des mouvances d'extrême gauche a beaucoup fait parler de lui. Il prône une action directe de rue et n'hésite pas à commettre des actes violents contre les biens publics ou certaines types de personnes.
A la manifestation de Toulouse, ils sont entre 200 et 300; beaucoup de jeunes dont Isaline 22 ans : "on est là pour lutter pour notre avenir contre une réforme injuste. Y a pas le choix on doit tenir"
Léa étudiante en droit, sur le Black bloc: "c'est triste à dire mais malheureusement, sans eux on serait moins écouté. C'est ca qui va faire céder. Mais c'est important qu'ils ne soient au milieu de ceux qui manifestent pacifiquement"
Devant la Toulouse Business School quartier Compans Cafarelli, les canons à eau rentrent en action pour séparer le cortège en 2. Les gardes mobiles tentent d'isoler les Black Blocs.
Très rapidement, les forces de l'ordre ont envoyé des jets d'eau pour disperser les manifestants. La manifestation est bloquée prématurément à Arnaud Bernard.
Devant, les fauteurs de troubles affrontent la police sur le boulevard d'Arcole. Beaucoup d'abribus et de panneaux publicitaires ont été détruits, les poubelles renversées et brûlées. Ils défoncent les trottoirs et balancent des pavés sur les forces de l'ordre dans les rues adjacentes à la place Arnaud Bernard. Les contreplaqués des vitrines servent à allumer des feux.
A l'arrivée de la manif place Jean-Jaurès, il semblerait que les Black Blocs aient disparu. Une quinzaine de personnes ont été interpellées ce mardi. Reste quelques milliers de manifestants et les derniers face à face devant la médiathèque et sur la place Jean Jaurès.
Des actes de violence qui rappellent les mauvais souvenirs des manifestations des gilets jaunes mais qui restent un cas presque unique en Occitanie. Dans d'autres villes, les manifestations n'ont pas engendré de violences.
Des actions particulières
A Foix, l'intersyndicale a organisé un nouveau blocage des entrées principales ce mardi entre 7h et 11h.
A Millau (Aveyron) dès ce matin 10h, entre 350 et 400 se sont positionnées devant le péage du Viaduc à l'appel de plusieurs organisations comme la confédération paysanne, La France Insoumise ou encore la NUPES.
Pour certains, c'est une première, toutes générations confondues avec des lycéens du Lycée Jean Vigo de Millau bloqué aujourd'hui. Une opération péage gratuit bon enfant, dans la joie, en musique et sans casse. Telle la réforme des retraites passée au forceps du 49.3, il s'agit de laisser passer les automobilistes de force mais sans violence.
Plusieurs lycée de la région ont été bloqués et les jeunes se sont retrouvés dans les différents cortèges.
A Toulouse, les jeunes du lycée Rive Gauche ont fait une Assemblée Générale avant la manifestation prévue cet après-midi. Des jeunes très nombreux partout dans les cortèges.
En début de soirée, l'intersyndicale a programmé la prochaine journée de mobilisation : ce sera le 6 avril.