François Piquemal, Christine Arrighi, Hadrien Clouet, Anne Stambach-Terrenoir, Christophe Bex, sans oublier Joël Aviragnet député sortant, ils seront 6 issus de l'union de la gauche à l'Assemblée Nationale pour la Haute-Garonne. Qui se cache derrière ces nouveaux visages de la nouvelle union de la gauche ?
La Haute-Garonne était habituée aux vagues roses PS pour les élections législatives. Puis il y a eu l'ondée violette de LREM. Cette fois, la NUPES visait le grand chelem avec 10 députés sur 10. Il y en aura finalement 6 contre 4 pour la majorité présidentielle. Présentation de ces nouveaux venus à l'Assemblée Nationale.
François Piquemal : la force tranquille
C'est un slogan mitterrandien pour un homme bien plus à gauche que l'ancien président de la République. A 37 ans, François Piquemal est certainement promis à un bel avenir politique.
Mesuré dans ses propos, ferme dans ses convictions, à l’aise dans l’expression, son élection est tout sauf une surprise tant son parcours est un sans-faute. Au sein d'un parti qui pratique souvent l'emphase et la violence verbale, ses propos sont souvent mesurés, pesés et ciblés. Le choix des mots pour mieux rassembler.
Lorsqu’il arrive à Toulouse à l’âge de 19 ans, cet étudiant en histoire-géographie a déjà ses antennes prêtes à capter la politique. Il est en co-location et le propriétaire veut les mettre dehors. "Nous avions un problème avec le propriétaire qui voulait que l'on parte avant la fin du bail. On s'est renseigné. C'est comme ça que j'ai rencontré l'association Droit Au Logement. Une rencontre avec la militante Brigitte Dall'Ava décédée en décembre 2016. Son humilité et son dévouement m’ont beaucoup marqué. J'y ai trouvé un sens collectif pour répondre à des urgences concrètes."
Une rencontre décisive pour celui qui deviendra l'une des figures locales et nationale de ce mouvement et qui lui vaudra d'être un opposant farouche d'opposition à Jean-Luc Moudenc. Contre le CPE, contre la loi LRU (loi d'autonomie des universités), ses luttes et ses valeurs trouvent des terrains d'expression.
En 2017, il trouve la campagne de Jean-Luc Mélenchon et de LFI "enthousiasmante". "Certains m'ont encouragé à aller plus loin". Pour la présidentielle 2022, il fait partie des 200 Toulousains qui ont participé au Parlement de campagne de Jean-Luc Mélenchon. Tout naturellement, il se retrouve investi par la NUPES dans la 4e circonscription de la Haute-Garonne.
Au premier tour, il n'est pas loin d'être élu en réalisant un peu plus de 46% des suffrages avec plus de 8 000 voix d'avance sur la candidate LREM. Ce professeur d'histoire-géographie dans un lycée toulousain obtient 59,26 % des suffrages. Sur les plateaux TV de France 3 et dans les médias, il reste modeste et déterminé.
Toujours déterminé et engagé, cet admirateur de Lise London (résistante et militante communiste) est un personnage détonnant qui va secouer l'assemblée.
Une première députée EELV
Dans la 9e circonscription, l'élection de Christine Arrighi est aussi une surprise. Elle succède à une autre femme (Sandrine Mörch de LREM) avec 58,55 % des suffrages. Et c'est une première pour les écologistes EELV souvent présents en Haute-Garonne pour d'autres élections mais absents jusqu'à présent à l'Assemblée Nationale. Il y avait 2 candidats EELV en Haute-Garonne liées à la NUPES : Annabelle Fauvernier dans la 8e et Christine Arrighi dans la 9e. Christine Arrighi sera la première députée EELV de Haute-Garonne à siéger au palais Bourbon.
Cette circonscription récente (2012) est celle où elle a passé son enfance avant de s'installer à Ramonville où elle sera adjointe à la culture du maire PS Pierre Cohen. Diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse, proche de Julien Bayou, c'est une militante de terrain qui va s'installer dans l'hémicycle. Et si l'administratrice des finances publiques à la retraite devenait présidente de la commission des Finances de la nouvelle assemblée ?
Hadrien Clouet repousse la dynastie Baudis
Son visage juvénile (bientôt 31 ans) n'est pas très connu. Hadrien Clouet est donc le benjamin des nouveaux députés NUPES de la Haute-Garonne, le plus jeune tout simplement des députés de ce département. Il est sociologue de profession à l’université de Toulouse-Jean Jaurès.
Comme François Piquemal, il fait partie de ces jeunes poulains entrés en politique grâce à Jean-Luc Mélenchon. Il le côtoie depuis 15 ans.
Si sa page wikipédia a été créée hier soir (quelques lignes), son CV est impressionnant. Sociologie du travail et de l’emploi, sociologie de l’action publique, sociologie du numérique, ses domaines de compétence sont nombreux. Avec un doctorat de sociologie obtenu à Sciences Po Paris, ses publications sont diverses et nombreuses. Le jeune sociologue est devenu l'une des têtes pensantes du mouvement LFI, un homme de l'ombre précieux. Déjà là en 2017 pour le candidat Mélenchon, il est l'un des rédacteurs du programme présidentiel 2022.
Après des études à Nancy et Berlin, où il exerce des mandats syndicaux étudiants puis à la CGT, il entame une carrière d’enseignant-chercheur qui aboutit à Toulouse. Pour sa première candidature, il avait face à lui un morceau de choix en la personne de Pierre Baudis, fils et petit-fils de député-maire de Toulouse qu'il balaie avec 54,22 % des suffrages.