Les salariés toulousains du numéro un européen des satellites, Astrium, particulièrement menacés par le plan de restructuration de leur maison mère Airbus Group (ex-EADS), manifestent en début d'après-midi devant le siège du groupe contre les suppressions d'emploi.
Quelque 1.100 salariés de Toulouse, réunis à l'appel de l'intersyndicale CFE-CGC, CGT, CFDT, FO et CFTC, en avaient voté le principe vendredi par acclamation : ils vont manifester ce jeudi après-midi devant les locaux d'Airbus Group près de l'aéroport de Toulouse-Blagnac
Les syndicats d'Astrium, comme ceux de l'ensemble du groupe, ont réaffirmé que le plan de restructuration n'avait "pas de justification économique" et ont souligné que les chiffres de sureffectifs communiqués étaient "incohérents".
Astrium Toulouse devrait être l'un des sites les plus touchés en France avec "396 suppressions d'emplois sur 3.417 personnes", selon les chiffres communiqués par la direction aux syndicats. "Nous sommes 2.600 salariés en CDI sur notre site au sud de Toulouse : pour arriver à 3.400 est-ce qu'on compte les filiales alentour, les intérimaires, les assistants techniques d'entreprises extérieures? Même la direction locale ne s'y retrouve pas !", a déclaré Thierry Prefol, délégué syndical central du syndicat majoritaire CFE-CGC.
Tous les syndicats ont fait part lors de l'AG de leur "indignation" face au plan, et ont finalement mis au vote la proposition d'action la "plus immédiate et forte", de préférence à un défilé d'abord envisagé dans le quartier de l'usine le 11 février, qualifié de "ballade, pique-nique" par la salle.
Pour leur part, les présidents PS de la Région et du Département, Martin Malvy et Pierre Izard, et le maire socialiste de Toulouse Pierre Cohen, ont écrit en fin de semaine dernière à Jean-Marc Ayrault pour exprimer "leur plus grande vigilance". Ils s'étonnent de mesures qui "suscitent l'incompréhension des salariés quant à leur bien fondé" au "regard des résultats exceptionnels du groupe Airbus" et "des performances enregistrées par Astrium en 2013", indique un communiqué.
Le groupe d'aéronautique et de défense européen a détaillé la semaine passée devant les organisations syndicales un plan de 5.800 suppressions d'emplois sur environ 144.000 salariés, qui épargne sa filiale d'avions commerciaux Airbus mais frappe les activités spatiales et de défense au nom de "la compétitivité".