Ce lundi matin dans une salle de spectacle de Villeurbanne près de Lyon s'est ouvert la première audience sur le fond dans l'affaire du Lévothyrox.
4113 plaignants accusent le laboratoire Merck "de défaut d'information". Les dossiers sont plaidés par l'avocat toulousain Christophe Leguevaques.
C'est une action collective au civil contre le laboratoire Merck qui produit et commercialise le Lévothyrox. Cette audience prévue le 1er octobre avait été reportée à la demande du laboratoire qui réclamait "un délai". Les salles du tribunal de grande instance de Lyon étaient trop petite pour accueillir le nombre de plaignants. Le ministère de la Justice a donc pris la décision de louer une salle pour la journée. Baptisée "Le Double Mixte", elle est en temps normal connue pour accueillir des concerts et des salons, et peut recevoir 500 personnes.
Un procès inédit en France
Dans sa forme, cette procédure au civil est inédite en France. Les plaignants reprochent au laboratoire Merck de ne pas les avoir informés des changements de la nouvelle formule du Lévothyrox. Le changement de formule de ce médicament prescrit contre l'hypothyroïdie a provoqué d'importants effets indésirables secondaires (fatigue, maux de tête, insomnies, vertiges…) chez quelques 31.000 patients en France. Aujourd'hui 200 plaignants ont fait le déplacement à Villeurbanne.
10.000 euros par patient réclamés.
L'avocat toulousain des victimes, Christophe Leguevaques réclame au laboratoire allemand une indemnité forfaitaire de 10.000 euros par patient. Si le tribunal suit, cela représenterait une somme totale de plus de 41 millions d'euros. L'enjeu est colossal pour Merck, qui se défend en assurant qu'il a parfaitement fait son travail en envoyant plus de 300.000 communications par courrier, fax et mail, à 100.000 médecins et pharmaciens en France.
Compte rendu de l'audience avec Bruno Frédiani