Les usagers et les maires des communes des départements limitrophes à Toulouse s'inquiètent de voir un jour leur TER privatisé. L'enjeu est majeur pour l'Occitanie : 20 millions de voyageurs empruntent chaque année le Transport Express Régional. Un chiffre en progression constante.
C’est l’heure de pointe à la gare de Saint-Sulpice dans le Tarn. Toutes les 15 minutes un train entre en gare en provenance de Toulouse.
Chaque soir les TER ramènent chez eux quelques centaines de passagers de leurs lieux de travail.
Située à 30km de la capitale régionale, la ville de Saint-Sulpice a vu sa population augmenter de 30 % en 10 ans et le TER y est pour quelque chose.
Le maire, Raphaël Bernardin nous confie que ce lien permanent avec Toulouse apporte à sa commune plus de recettes, donc plus d’investissements en infrastructures.
Quant aux usagers, certains se sont installés dans le Tarn grâce à la présence du réseau TER, mais tous s’accordent à lui trouver que des avantages : moins de fatigue, plus rapide, moins onéreux que la voiture.
A l’annonce le 26 février dernier par Edouard Philippe, de l’ouverture des transports à la concurrence, les usagers, les maires des communes concernées et la Région Occitanie s’inquiètent.
Selon le premier ministre, partout où l’ouverture à la concurrence s’est mise en place, « elle a permis une hausse de la fréquentation et une amélioration des services »
Une analyse que ne partage pas Claire Fita, présidente de la commission des finances à la région Occitanie, pour qui « le privé n’est pas un modèle économique suffisant sans les financements publics »
Pour l’association des usagers de la ligne Auch/Toulouse, la région doit encore faire beaucoup d’efforts pour fluidifier le trafic et augmenter les fréquences des trains en multipliant les voies par 2.
La région Occitanie finance 70% du Transport Express Régional et 20 millions de voyageurs l’ont emprunté.
Un reportage de Luc Truffert, Delphine Gérard et Thierry Villeger