Dans le sillage des étudiants toulousains, les salariés se jettent dans le mouvement. Partout, ouvriers et employés défendent leurs droits et revendiquent de meilleures conditions de travail. Comme à Sud-Aviation, ancêtre d'Airbus, qui connaît 3 semaines de grève en mai et juin 68.
A Toulouse comme ailleurs, mai 1968 n'a pas seulement été une révolte étudiante. Ce fut aussi le plus grand mouvement de grève en France au XXè siècle.
Si les salariés se mobilisent en réaction à la répression qui frappe le mouvement étudiant, ils se battent aussi pour défendre leurs droits et revendiquent de meilleurs salaires et la reconnaissance du fait syndical dans l’entreprise.
Comme en mai-juin 1936, l’industrie aéronautique s’impose comme l’un des fers de lance de la contestation.
A Toulouse, chez Sud-Aviation, l'ancêtre d'Airbus, il y a ainsi 98% de grévistes le 13 mai.
Mais le 15 mai, la direction met le feu aux poudres en proposant aux salariés de venir récupérer la journée de grève le samedi suivant.
Sud-Aviation va alors connaître 3 semaines d'occupation pendant lesquelles les salariés assurent l'entretien du prototype du Concorde en cours d'assemblage dans l'usine de Blagnac.
Ce parfum d'autogestion inquiète en haut lieu.
A un point tel que le 7 juin, le président de Sud-Aviation, un certain... Maurice Papon, signe un compromis de 3 pages avec à la clef augmentations des salaires, paiement de la moitié des jours de grève et reconnaissance des syndicats.
Voir en vidéo le dossier réalisé par Marie Martin et Olivier Denoun :