Maladie de Lyme : " ce sont des gestes simples", conseils aux randonneurs pour éviter les piqûres de tiques et leurs complications

Les piqûres de tique peuvent survenir lors de promenades ou de randonnées. Mieux connaître leurs comportements et apprendre à s'en protéger peut prévenir les infections et en particulier la maladie de Lyme. Nous faisons le point avec Jean-Sébastien Dehecq, référent en risques biologiques à l'Agence régionale de Santé d'Occitanie (ARS).

Le risque de contracter la maladie de Lyme augmente lors des randonnées en forêt ou en montagne. Cette maladie, transmise par la piqûre d’une tique infectée par la bactérie Borrelia, peut avoir des conséquences délétères. Les symptômes peuvent ressembler à ceux d’une grippe et un érythème migrant peut apparaître sur la peau. Connaître les mesures préventives est important pour éviter de  contracter cette maladie potentiellement grave.

France 3 : Comment se prémunir des piqûres de tiques ?

Sébastien Dehecq : "Quand on va se balader dans des milieux dans lesquels il y a des tiques, des milieux naturels, tout simplement quels qu'ils soient, principalement milieu forestier, milieu végétalisé, il y a 3 étapes clés avant, pendant et après. Ce sont des gestes simples.

On sait que les tiques vont chercher à nous grimper dessus donc il faut porter des longs vêtements qui couvrent les bras et les jambes. Les tiques qui transmettent la maladie de Lyme se mettent soit au bout de branches, soit en haut des plantes et des herbes. Donc dès qu'on va traverser ce type de milieu, le frottement va faire qu'elles se détachent des plantes pour monter sur nous.

Et c'est vrai que si on a des longs vêtements qui nous couvrent les bras et les jambes, la tique parvient plus difficilement à s'accrocher. Pendant la balade, il s'agit d'éviter justement de sortir des chemins autant que faire se peut. Tout ce qui va être zone de broussailles, de fougères, d'herbes hautes est à éviter. Il faut réduire le plus possible la traversée de ce genre d'environnement, parce que c'est là, où les tiques nous attendent. Pas que nous, tous les animaux de la forêt qui passent à leur portée."

France 3 : Donc l'idée, c'est d'exposer le moins possible sa peau ?

Sébastien Dehecq : "Oui et éviter les zones couvertes. Donc rester soit sur des zones qui sont rases, soit sur les chemins. Ça réduit vraiment l'exposition aux tiques, sachant qu'on peut mettre aussi sur sa peau des répulsifs qui vont faire que la tique ne va pas nous rester dessus. Il faut voir avec son pharmacien les répulsifs efficaces.

Quand on a fini de se balader, le mieux est de s'ausculter un peu les uns les autres, voir si dans les endroits qu'on n'arrive pas à voir, dans le dos par exemple, si une tique ne s'est pas accrochée. Ça fait quelques millimètres, c'est quand même un peu gros, une bestiole, avec des pattes, qui se déplace.

Les tiques se mettent aux endroits où la peau est assez fine, sous les aisselles, les plis du genou, les oreilles et parfois même autour des organes génitaux. Et donc c'est vrai que ce sont plutôt ces endroits-là qu'il faut cibler au cours de l'observation.

Si une tique est plantée dans notre peau. Il faut faire attention de bien l'enlever avec un tire-tique ou une pince et désinfecter localement. Il ne faut pas chercher à tuer la tique avec un coton alcoolisé ou avec un produit de ce type, car quand la tique est stressée, elle va se vider et régurgiter un maximum d'agents pathogènes. Donc, on essaie d'arracher doucement, soit avec un tire-tique, soit une pince à épiler pour ne rien laisser dans la peau."

France 3 : Si on a été piqué, il faut être vigilant ?

Sébastien Dehecq : "Oui. Dans la plupart des cas, il ne se passe rien, on a juste été mordu, mais de temps en temps, on peut avoir vraiment la forme d'un anneau qui apparaît sur la peau. Il s'agit d'un érythème migrant caractéristique du fait que la tique était porteuse de la maladie de Lyme. À partir de là, on consulte rapidement puisque le traitement est assez efficace s’il est mis en œuvre très tôt."

"Il faut s'observer à l'endroit où la tique a mordu pendant quelques semaines. Parce que la maladie de Lyme ne crée pas une immunité. Quelqu'un qui a l'habitude d'aller en forêt peut l'avoir plusieurs fois dans sa vie. Donc dès qu'on voit que cette tâche apparaît, il vaut mieux consulter rapidement son médecin pour qu'il prenne ça en main. Les traitements avec des antibiotiques marchent bien, si c'est pris suffisamment tôt, avant que la maladie ait des effets sur l'organisme".

France 3 : Est-ce qu'avoir un animal de compagnie, un chien ou un chat, multiplie les risques car ils sont eux aussi des cibles ?

Sébastien Dehecq : "Les tiques sur les chiens vont rarement sur l'homme une fois qu'elles sont sur l'animal. Elles vont se repaître et quand elles ont fini leur repas, elles vont tomber au sol et continuer leur cycle.

Il n'y a pas de migration de l'animal sauf tout de suite après la balade, éventuellement quand elle n'est pas encore fixée et qu'on le caresse. Mais la tique ne va pas passer d'un animal de compagnie à l'homme. Elle ne nous en veut pas plus qu'au chien. Elle cherche un animal à sang chaud, un chien, un renard, un cerf, un être humain. Une fois qu'elle a commencé à mordre le chien, elle ne va pas s'en détacher pour venir sur nous."

"En résumé, il faut s'inspecter pour voir si on a été piqué par une tique, car c'est indolore. Si c'est le cas, se surveiller sans être dans la psychose, mais la maladie de Lyme, c'est quand même une maladie, dont il est important de se préserver. Il peut y avoir des atteintes neurologiques, cardiaques qui ne sont pas négligeables. Il ne faut pas hésiter à consulter son médecin en cas de doute. Et se protéger efficacement. "

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