On parle beaucoup d'abandon de chien ou de chat. Mais un autre animal est victime de la légèreté des hommes : il s'agit de la tortue. Les abandons sont en forte augmentation en Haute-Garonne en 2023. C'est ce qu'a constaté le Refuge des Tortues basée à Bessières, qui recueille ces animaux.
C’est la fin de l’année et l’heure du bilan pour l’Association du Refuge des Tortues basée à Bessières. Une des missions de l’association est d’accueillir les tortues abandonnées. Et en 2023, le phénomène a fortement augmenté.
Abandons en forte progression
La tortue n'est pas un animal de compagnie comme les autres. Et pourtant, beaucoup de familles se laissent tenter par ces petites bêtes qui mesurent la taille d'une pièce de deux euros à la naissance : "Elles semblent être le compagnon idéal pour qui ne souhaite pas trop s'investir dans la gestion d'un animal", explique le Refuge de Bessières.
Seulement voilà, les tortues grandissent, pesant parfois plus de 2 kg pour 30 cm. L’aquarium devient trop petit, les enfants grandissent eux aussi et la famille finit par devoir abandonner l’animal. Sollicité quotidiennement, le Refuge est submergé par les abandons et doit bien souvent refuser certaines demandes.
Victimes de maltraitance animale
Créée en 2006, l’association dispose de trois missions : éducation et sensibilisation du public, conservation et étude des espèces de reptiles menacées et accueil des tortues abandonnées et saisies par les autorités.
"Les coûts associés à la maintenance de l’animal (nourriture, chauffage) peuvent atteindre des sommes colossales", reconnaît un des responsables du Refuge. "Les moins scrupuleux n'hésitent pas à s'en débarrasser n'importe où. La maltraitance animale touche aussi les tortues. Certaines sont retrouvées dans des poubelles ou dans la rue".
Un compagnon exotique
Car la tortue a des caractéristiques bien différentes du chat ou du chien, à commencer par une longévité, qui dépasse bien souvent celle des hommes. Elle peut facilement vivre plus de 60 ans. Commercialisées par centaines de milliers jusqu’à leur interdiction en 1997, les tortues de Floride se sont répandues en France dans de nombreux foyers.
"Aujourd’hui, les tortues de Floride américaines ont été remplacées par des espèces africaines comme la tortue sillonnée ou la Péluse de Schweigger", précise le Refuge. "Il faut savoir que ces espèces n’hibernent pas. Elles deviennent imposantes et ont besoin de chaleur toute l’année".
Responsabiliser les futurs acquéreurs
Ces tortues représentent aussi une potentielle menace car elles peuvent introduire des maladies, des
parasites et déséquilibrer les écosystèmes locaux. L'association appelle à une responsabilisation des vendeurs en animalerie et des futurs propriétaires : "Ces derniers doivent prendre conscience qu’une tortue ne doit pas s’acheter sur un coup de tête. Il est crucial de bien s’informer avant l’acquisition d’un animal."
L’équipe du Refuge travaille sans cesse pour agrandir ses infrastructures d’accueil mais manque de soutien financier. Quant aux tortues qui arrivent au Refuge, elles coulent des jours heureux pour de longues années.
Vous pouvez vous engager pour les tortues, faire une donation, adhérer ou tout simplement, devenir bénévole du Refuge.