C'est un exemple parmi tant d'autres. Un gilet jaune toulousain nous explique pourquoi il ira manifester dans les rues samedi 8 décembre. Portrait d'un trentenaire en difficulté.
Kévin a 31 ans, il a entamé des démarches pour un plan de désendettement. Avec son épouse, ils n’arrivent plus à s’en sortir financièrement.
Le dernier palier avant la misère
Elle, a 34 ans, elle est AESH (Accompagnant des Elèves en Situation de Handicap) et gagne 1000 euros par mois pour 32 heures de travail.
Il a une formation de contrôleur qualité dans l’aéronautique mais il est travailleur handicapé. Demandeur d’emploi depuis 9 mois, il touche un peu moins de 1200 euros d’indemnités chômage. Les fins de mois sont très difficiles.
Pour eux, le plan de désendettement c’est le dernier palier avant la misère.
« Il existe des aides mais elles ne concernent pas toujours les bonnes personnes » constate Kévin.
« On ne nous aide pas avant d’être vraiment dans la misère »
Voilà pour leur situation personnelle.
"Les gens en ont marre, ils ne voient rien venir"
Kévin sait que de nombreux gilets jaunes vivent des moments difficiles comme lui avec le sentiment d’être dans une impasse, de ne pas être écouté ni aidé.
Alors depuis le 17 novembre, il manifeste avec les gilets jaunes.
Convoqué par la justice pour avoir participé au blocage d’une plateforme logistique d’un groupe de supermarché près de Toulouse, il s’est un peu mis en retrait.
Mais ce samedi 8 décembre, il manifestera avec les autres dans les rues de la ville. En prenant garde toutefois de rester à l’écart des violences. Car il conscient que de nouveaux dérapages pourront avoir lieu.
« Il y a toujours des éléments perturbateurs qui vont essayer d’entraîner des citoyens excédés », dit-il.
« Les gens ont en marre, ils ne voient rien venir. Ils ne s’arrêteront pas tant qu’il n’y aura pas de réelles avancées. Il faut un signal fort sur la fiche de paye. »
Pour une hausse du SMIC et une assemblée citoyenne
Il pense qu’une véritable hausse du smic immédiate pourrait permettre d’arrêter l’escalade de la violence dans les rues. Lui veut juste un emploi et du temps de travail en plus pour sa femme comme pour les autres AESH ou les AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire) puisqu’il en manque dans les écoles.
Et pour la suite, pour tous les autres, la création d’une assemblée citoyenne pour que tous puissent être entendus dans une république au sein de laquelle le peuple a perdu confiance.