Maxime Leroy : maître plumassier, l'artiste qui sublime les plumes de poules, de dindes, de faisans et d'autruches

"J’ai un dialogue qui est très facile avec cette matière, au fond de moi, je savais que c’était ma matière". Maxime Leroy, plumassier, expose certaines de ses œuvres au musée des Arts Précieux Paul Dupuy à Toulouse. Rencontre et découverte dans le monde de la plume.

Haute couture, art, photographie, cinéma, design, Maxime Leroy est reconnu pour son savoir-faire et sa créativité. Il a débuté sa carrière de plumassier chez Jean-Paul Gaultier pour devenir artisan d'art et spécialiste des plumes.

La plumasserie

Depuis l'origine, la plumasserie est composée de trois techniques principales, le collage, la monture et la broderie.

  • Le collage, les plumes sont préparées puis collées sur un support.
  • La monture, les plumes sont assemblées à une tige rigide à l'aide d'un fil de soie.
  • La broderie, les plumes sont brodées à la main sur un tissu.

Haute voltige, oeuvre en plumes

Du trompe l'oeil avec un bouquet de mimosa en plumes d'autruche et plumes d'émeu, au verre avec un citron et du romarin totalement plumé, ou encore une moto recouverte de plumes, Maxime Leroy s'amuse dans cet univers de plumes.

"Haute Voltige" est la première rétrospective des oeuvres les plus marquantes de Maxime Leroy.

"Ma première expérience, mon premier rapport à la plume a été comme tout le monde", révèle Maxime Leroy. Il a ramassé une plume dans un jardin et s’est amusé avec. Ensuite il a pu la travailler et la comprendre, "à travers mes études, cette matière m’a parlé et il a fallu que je l’appréhende".

J’ai un dialogue qui est très facile avec cette matière, au fond de moi, je savais que c’était ma matière, il fallait que j’apprenne.

Maxime Leroy, plumassier

Découvrez l'interview complète de Maxime Leroy, réalisée par Xavier Marchand, journaliste à France 3 Occitanie  :

durée de la vidéo : 00h09mn05s
Rencontre avec Maxime Leroy, artisan d'art plumassier. ©Ftv

Les plumes utilisées proviennent uniquement d'oiseau d’élevage, de la poule, de la dinde, du faisan, de l’autruche et aussi de l’émeu.

"On est vraiment sur de l’oiseau très facile à trouver, de temps en temps, mes parents, qui ont un poulailler, me récupèrent des plumes et me les donnent", souligne Maxime Leroy.

Une fois qu'il a récupéré la matière, nettoyée et sélectionnée, Maxime Leroy peut "l’utiliser brut, l’encoller, la découper, la façonner, la teindre. Il peut aussi la brûler avec des produits chimiques".

C’est de la Kératine, du bioplastique, c’est une matière qui est incroyable.

Maxime Leroy, plumassier

Art ancestral

La plumasserie existe depuis des millénaires et Maxime Leroy explore et défie l'approche de cet artisanat ancestral.

"C'est est une sorte d’hommage à l’histoire de la plumasserie, l’art de la plume est partout dans le monde. Vous pouvez en trouver en Chine avec des coiffes en martin-pêcheur, de la marqueterie, des choses microscopiques", précise Maxime Leroy.

L'art de la plumasserie a été largement pratiqué par différentes civilisations. Les Indiens Kayapo ont toujours porté des coiffes ornées de plumes.

Pour cette oeuvre, les plumes ont été collectées au fil des années avec les mues des oiseaux. Processus naturel pendant lequel les plumes tombent pour faire place à des nouvelles.

"C’est une inspiration d’une très belle coiffe d’indien d’Amazonie. C’est de la plume de mue, plume qui est extraordinaire de base et que j’ai voulu laisser brut". 

C’est un hommage à la fois à la nature et à l’oiseau et un hommage à l’histoire et aux ethnies qui maîtrisent la plumasserie d’une autre manière.

Maxime Leroy, plumassier

Le Moulin Rouge

En 2019, Maxime Leroy a repris la Maison Février, filiale du Moulin Rouge, avec son associé Paul Baret. 

La Maison Février est en charge de la création, de l'entretien et de la conservation des costumes de scène. Environ 3 000 mètres de boas de plumes d'autruche sont fabriqués chaque année pour la revue "Féerie".

"On fait tout l’entretien, la rénovation de toutes les pièces qui sont dans le spectacle deux fois par soir tous les soirs, c’est énormément de travail", affirme Maxime Leroy.

Il y a plus de 300 références de costumes, environ trois kilomètres de boas par an. Toutes les tenues en plume, les parures que les danseuses ont sur scène.

Maxime Leroy, plumassier

Casque des années 70

L'artisan plumassier prend beaucoup de plaisir à transformer les plumes et à repousser les limites de cette matière noble. Venu d'une inspiration de la rencontre avec deux motards et préparateurs de motos, il a recréé un casque des années 70.

Je me suis inspiré de leur univers, je les ai rencontrés dans leur atelier et j’ai vu leur ambiance. Ce casque, c’est un dialogue et un partage avec ces préparateurs de motos, ces motards.

Maxime Leroy, plumassier

Explication du processus de création.

"C’est un casque des années 70. On a démonté le casque, poncé la fibre de verre et on a appliqué directement dessus les plumes. On a teint les plumes en noir, ensuite elles ont été travaillées pour avoir ce côté pointu. Chacune des plumes sélectionnées, ont été collées, posées pour donner ce côté très naturel, comme un serpent ou une bête démoniaque", Maxime Leroy.

L'exposition "Haute Voltige" est à voir jusqu'au 12 novembre 2023 au musée des Arts Précieux Paul Dupuy à Toulouse.

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