La dernière oeuvre de l'artiste toulousain habitué aux happenings dans les rues et les lieux publics, dénoncent le dénuement des exilés face à l'abondance de notre société. A plusieurs reprises, la police est intervenue pour demander à l'artiste de retirer son oeuvre.
Il expose ses oeuvres dans les lieux publics aux yeux de tous et, sur le principe des street-artists, sans demander d'autorisation. Lundi 25 mars, le Toulousain James Colomina, a débuté l'installation de sa dernière oeuvre, "le migrant", dans plusieurs lieux symboliques de Paris, place Vendôme, à la Tour Eiffeil, à l'Arc de Triomphe, au Musée du Louvre, etc.
L'artiste installe donc son oeuvre dans un lieu public et à chaque fois, s'écarte pour observer les réactions des passants. Mais à plusieurs reprises, ce 25 mars, policiers ou vigiles sont intervenus pour qu'il retire sa sculpture. Ce qui ne l'empêche pas de continuer plus loin.Il s'agit d'un corps, celui d'un enfant de 6 ans, allongé sous un linceul, avec un bateau en origami sur le ventre. C'est le symbole de ceux qui meurent notamment en Méditerranée dans le plus grand dénuement et l'indifférence que je veux confronter à l'opulence et à l'abondance de notre société (James Colomina).
Le travail de l'artiste, qui utilise exclusivement de la résine rouge, a été révélé lorsque nous avons raconté en 2017 l'histoire de cette étrange sculpture d'un enfant à capuche installée sur le toit d'une maison à Toulouse.
Depuis, James Colomina, devenu artiste professionnel, a installé des sculptures dans des lieux symboliques, toujours avec un message : sur les vestiges de l'ex-usine AZF à Toulouse, lors du 16ème anniversaire de l'explosion, ou encore sur face aux forces de l'ordre lors d'une manif de lycéens en décembre 2018, quand il installe un enfant dont le lance-pierres a été transformé en lance-coeurs.
Installé illégalement sur le socle de la statue de Jeanne d'Arc, actuellement en cours de rénovation, son "homme à la tête de pomme" est aussi devenu un symbole de Toulouse, régulièrement habillé d'un gilet jaune chaque samedi.
Malgré les obligations de retirer son oeuvre "le migrant" des lieux où il l'installe temporairement, James Colomina est déterminé à la déplacer dans les rues de Paris dans les jours qui viennent.
Une sorte de symbole là aussi : un migrant, ballotté d'un lieu à l'autre, jamais le bienvenu.