Échanger et partager autour de l'expérience de la mort et du deuil, c'est ce que propose le "café mortel", mercredi 1er novembre 2023, pour la première fois à Toulouse (Haute-Garonne). Katia Vogtschilb, accompagnante de fin de vie, veut créer un espace où parler de la mort n'est plus tabou.
Seriez-vous prêts à prendre un "café mortel" ? Derrière ce drôle de nom se cache un concept, pour la première fois organisé à Toulouse, mercredi 1er novembre : partager une discussion autour de la mort et du deuil, en toute intimité. Katia Vogtschilb en est l’organisatrice ; elle est accompagnante du deuil et de la fin de vie.
France 3 Occitanie : qu'est ce qu'un "café mortel" ?
Katia Vogtschilb : c'est une sorte de groupe de parole. L'idée est de créer un espace dans lequel la mort n'est pas taboue et où chacun peut s'exprimer sur son rapport à celle-ci. Certains peuvent parler de leur deuil, d'autres de leurs craintes. Ce qui m'intéresse, c'est briser le silence autour de la mort. Que les gens se sentent libres d'être vulnérable et de faire tomber le masque. C'est aussi une façon de faire connaître mon métier
France 3 Occitanie : c'est une première à Toulouse ?
Katia Vogtschilb : oui, 4 personnes sont déjà inscrites. Nous allons les accueillir autour d'une tisane et de petits encas. Notre volonté, c'est que chacun se sente en sécurité pour échanger. Que les personnes soient endeuillées ou non. Comme support à la parole, j'utiliserai, entre autres, les cartes d'un jeu, le Dixit, sur lesquelles les illustrations peuvent évoquer des choses aux participants.
France 3 Occitanie : comment évolue notre rapport à la mort ?
Katia Vogtschilb : c'est essentiel de parler de la mort. On va tous y passer, on y est tous confrontés. Ne pas en parler, c'est amplifier la peur. C'est en parlant qu'on apaise la peur. Avant, on voyait la mort, elle faisait partie de la vie. Avec la veillée des corps, elle existait dans notre quotidien et on se sentait plus libres d'en parler. Avec le café mortel, on recrée cet espace disparu, et cela permet aussi aux gens d'entendre les histoires des autres et de se sentir moins seul et isolé dans le deuil.