Deux parlementaires socialistes d’Occitanie n’ont pas voté la motion de censure déposée par la Nupes. Le député de la Haute-Garonne, Joël Aviragnet, assume parfaitement sa position. Le secrétaire national du PS et ancien 1er Fédéral de la Haute-Garonne, Sébastien Vincini, joue l’apaisement.
La motion de censure de la Nupes n’a pas fait le plein des voix. Son rejet était écrit d’avance. La gauche parlementaire ne disposait pas de la majorité nécessaire pour faire tomber le premier gouvernement du second quinquennat d’Emmanuel Macron.
En revanche, la défection de 6 députés socialistes attire l’attention et agite les réseaux sociaux.
6 députés "dissidents", 2 en Occitanie
Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, et 25 de ses camarades ont mêlés leurs votes aux autres composantes de la Nupes et à sa principale force c’est-à-dire les 75 députés de la France Insoumise.
Mais 6 parlementaires socialistes ont fait défection. Deux sont élus en Occitanie : Valérie Rabault (Tarn-et-Garonne) et Joël Aviragnet (Haute-Garonne).
Le député de la Haute-Garonne assume
Le député de la Haute-Garonne était absent lors du vote de la motion de censure. Cas contact au Covid, Joël Aviragnet a du garder une distance sanitaire. Cela tombe bien car il n’avait pas du tout l’intention de voter la motion déposée par la Nupes.
«L’urgence, c’est de répondre aux problèmes des Français. Ce n’est pas le moment de faire de la politique politicienne» souligne le parlementaire. Joël Aviragnet réaffirme son opposition à Emmanuel Macron. Mais il se dit "inquiet sur les retours qu’il a sur le terrain" s’agissant du "litre d’essence" et surtout de la percée du Rassemblement National. "Les gens nous disent qu’ils sont prêt à essayer comme s’il s’agissait d’une voiture, la priorité du moment c’est de s’occuper des Français autrement, cela va profiter aux extrêmes et au Rassemblement National", affirme l’élu du Comminges et du Savès.
Les instances du PS relativisent
Pendant la campagne des Législatives, les relations ont été tendues entre les instances du PS et des candidats socialistes qui ont frontalement pris leur distance avec la Nupes. Joël Aviragnet, soutenu par la leader de la "fronde" à savoir Carole Delga, était à la pointe de la «résistance».
Le fait de boycotter la motion de censure aurait pu ajouter du sel sur les plaies. Mais c’est l’apaisement qui domine. Un apaisement en forme d’amnistie voire d’amnésie générale. Selon nos informations, Carole Delga a rencontré dernièrement Olivier Faure et la rencontre s’est déroulée de manière apaisée. Fini les rappels à l’ordre et les menaces d’exclusions.
Les "épées" sont également rentrées s’agissant du (non) vote de la motion de censure. Olivier Faure a dénoncé "l’incohérence" des députés socialistes qui n’ont pas voté. Mais, dans le même temps, le patron du PS souligne qu’il n’y a pas de "mandat impératif".
Autrement dit, les députés "dissidents" sont libres et peuvent voter comme ils le souhaitent. Même tonalité du côté de Sébastien Vincini. Le conseil national du PS ne souhaite pas faire de commentaire. Mais il précise "ils (ndlr les députés PS n’ayant pas voté la motion) étaient surtout absents et n’ont pas voté".
Cette formulation diplomatique évite d’ouvrir les hostilités. Cela permet de ménager l’unité d’un parti menacé d’explosion (et même d’extinction) à quelques semaines d’un Congrès qui s’annonce agité. Mais, dans l'immédiat, la position "pacificatrice" de Sébastien Vincini conjure une menace : le risque d’une scission du groupe PS à l’Assemblée.
Eviter de gonfler les rangs des non-inscrits
Des "non inscrits" tentent de passer le seuil réglementaire des 15 membres. Inutile de pousser dans leurs bras, six députés PS qui seraient où se sentiraient "ostracisés". Parmi, ces non inscrits en quête d’un groupe, figure le nouveau député de l’Ariège, Laurent Panifous.
Un député qui a déjà largement pris ses distances avec le PS et pour qui la motion de censure de la Nupes est de la "tambouille d’extrême gauche qui sert le gouvernement et le RN".