Nouvelle mobilisation contre la future autoroute Toulouse-Castres

Le nouveau collectif "la voie est libre" se mobilise ce lundi 13 décembre contre le projet d'autoroute Toulouse-Castres. Alors que la future A69 a été officialisée par Jean Castex avec la désignation d'un concessionnaire surprise (NGE), les opposants ne désarment pas.

C'est un tout nouveau collectif "La voie est libre" opposé à l'autoroute Toulouse-Castres qui se manifeste aujourd'hui. Plusieurs actions seront menées, ce lundi 13 décembre, pour "dénoncer ce projet destructeur et pour défendre une solution responsable d'aménagement et de sécurisation de la RN 126", selon leur communiqué.

Des actions simultanées à Verfeil, Castres et Mazamet

La future A69 est longtemps restée qu'à l'état de projet. Mais le 25 septembre 2021, le Premier ministre Jean-Castex a donné un coup d'accélérateur en dévoilant son concessionnaire surprise : le groupe NGE.

Des annonces qui ont cristallisé les oppositions et fait naître un nouveau collectif qui veut se faire entendre aujourd'hui sur plusieurs fronts à 17h45.

L'entreprise NGE doit présenter son plan d'action ce lundi 13 décembre à la mairie de Verfeil. Les militants de "La voie est libre" y seront pour dénoncer "ce projet irresponsable et injustifié", toujours selon le collectif. Au même moment, le député tarnais de la majorité présidentielle Jean Terlier présentera aux maires concernés le projet autoroutier dans l'amphithéâtre de l'IUT Paul Sabatier de Castres. 

Toujours à 17h45, le conseil communautaire Castres-Mazamet votera sa participation financière au projet à Mazamet (Palais des Congrès). Les départements du Tarn, de la Haute-Garonne et la Région Occitanie participeront au financement.

Quel est ce nouveau collectif "La voie est libre" ?

Le dossier d'autoroute entre Castres-Toulouse est apparu il y a 40 ans. Depuis, plusieurs collectifs s'y sont opposés dont "RN 126" du nom de la route nationale qui relie les 2 villes, ou encore le PACT (Pas d'Autoroute Castres-Toulouse). Ce mouvement voit le jour fin septembre à l'occasion du "Festivad" qui portait l'appellation "La voie est libre", festival des opposants à l'autoroute à Montcabrier.

Ce nouveau collectif composé exclusivement de personnes -dont certaines sont aussi membres des autres collectifs- s'est constitué le 27 novembre 2021 à Cuq-Toulza dans le Tarn. "J'ai habité à Verfeil  et j'aménage sur Puylaurens. Je connais bien le secteur. J’ai de suite adhéré, assure Philippe Gorra. Nous avons 6 mois avant que le contrat d'autoroute ne soit signé. La plupart des gens y sont opposés quand on parle avec eux. Nous devons continuer d'informer la population et surtout convaincre les pouvoirs publics."

Le collectif dénonce l'absurdité de ce projet : "C'est un éléphant blanc, clame Alain Hébrard par ailleurs membre de la confédération paysanne. On va faire une autoroute pour 4 à 7000 véhicules jour alors que la rentabilité se situe à 20 000! Les communes concernées seront coupées en 2. On va prendre plus de 500 hectares de terres agricoles parmi les plus fertiles pour faire une coulée de béton inutile! Il faut absolument abandonner ce projet d'un autre âge et justifié par rien". Et de s'appuyer sur l'exemple de l'autoroute entre Pau (64) et Langon (33) peu fréquentée.

Les membres sont aussi vent debout contre ce projet qui prévoit l'intégration de plusieurs déviations payées par le contribuable et qui seraient intégrées à l'autoroute, et donc payantes. Selon eux, c'est inéquitable et cela conduirait au retour des véhicules en plein centre ville de Soual et Puylaurens (Tarn) pour éviter les péages.  

Philippe Gorra et les autres membres militent pour effectuer des aménagements sur l'actuelle RN 126. "Nous ne sommes pas opposés aux évolutions. Mais c’est le moment de réfléchir à des solutions plus éco-responsables. Il y a bien des problèmes aux entrées de Castres et Toulouse mais l’autoroute ne résoudra rien. C'est un endroit magnifique, très vallonné et il n'est pas question que le paysage soit entaché d'une autoroute inutile."

NGE le concessionnaire surprise

L'annonce le 25 septembre 2021 par Jean Castex du concessionnaire choisi n'a pas rassuré les opposants. Pourquoi ce choix de NGE (Nouvelles Générations d'Entrepreneurs) très peu connu alors que Vinci et Eiffage étaient candidats? Ont-ils vu venir la difficile rentabilité de la future autoroute? 

Le groupe français de travaux publics, fondé en 2002, devra réaliser les 54km d'autoroute entre Toulouse et Castres. Ce chantier estimé à 480 M d'€ permettrait de créer "1000 emplois locaux" selon le concessionnaire.

Dans la région, il est connu pour avoir effectué les déviations de Soual et Puylaurens qui sont donc intégrées au projet autoroutier. NGE est aussi intervenu pour le démontage du pont effondré de Mirepoix-sur-Tarn. Le groupe gère très peu d'autoroutes en France avec une présence tout de même en Normandie. 

Les travaux devraient démarrer l'an prochain, après la signature du contrat prévue dans les six prochains mois. La mise en service interviendrait en 2025 mais la mobilisation des opposants pourrait changer la donne. 

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