Sur les réseaux sociaux, les comptes Instagram de "mèmes", ces blagues qui détournent des photos, fleurissent. Chaque région a droit à son compte particulier, qui s'amuse des traditions et de la culture locale. En Occitanie, c'est Mèmes Occitans qui a séduit plus de 20 000 internautes.
Se moquer des Bordelais, faire l'éloge de l'accent du sud, railler la Ligne A du métro toulousain, les blagues du compte Instagram Mèmes Occitans sur ces sujets sont récurrentes. Depuis 2019, Léo gère la page Facebook et le compte Instagram, suivis au total par 20 000 personnes. Paradoxalement, c'est lorsque le Haut-Garonnais a quitté le département qu'il a eu envie de créer cela : "J'ai vécu un an à Lille et c'est là que je me suis rendu compte que j'étais très chauvin par rapport à la Haute-Garonne et à Toulouse. Ça m'a donné envie de partager tout ça sur internet", rigole-t-il.
20 000 abonnés sur Facebook et Instagram
Les mèmes, ce sont des blagues avec des photos au format carré, très présentes sur les réseaux sociaux. Les utilisateurs se servent d'un template, une photo sans texte ; par exemple une référence au Seigneur des Anneaux ou à n'importe quelle oeuvre de la pop culture. Ensuite, ils ajoutent du texte selon leur préférence ou pour avoir une référence bien particulière, par exemple la construction de la troisième ligne de métro à Toulouse qui s'éternise. On assemble le tout et le mème est créé.
En s'inspirant du compte Memes Décentralisés, qui rigole des défauts, et des attraits, de la province française, Léo crée en janvier 2019 un neurchi, groupe Facebook dont les membres partagent des contenus humouristiques à propos de l'Occitanie. "L'idée de ce genre de comptes c'est de rigoler des clichés de la région. Par exemple, on fait beaucoup de blagues sur l'accent de Jean Castex, sur notre amour du pastis et du cassoulet, ou encore sur notre façon de conduire un peu agressive", explique Léo, qui travaille dans un bureau d'études.
"L'idée c'est de rigoler des clichés de la région"
Si le compte Instagram s'appelle Mèmes Occitans, aucun rapport avec la langue régionale : "Je ne parle pas un mot d'Occitan et d'autres parlent beaucoup mieux que moi de la région", avoue Léo.
Mais l'objectif de tout ça, c'est juste de rigoler ensemble des clichés qui entourent la région et le Sud-Ouest.
Le fonctionnement des pages est communautaire puisque 50% des contenus proviennent de la communauté de 20 000 abonnés qui suit le compte.
Mais l'expérience ne s'arrête pas aux réseaux sociaux pour Léo, qui a pu rencontrer en réalité plusieurs créateurs de comptes régionaux similaires : "J'ai un ami qui tient le compte mèmes ligériens, à Saint-Étienne. J'ai déjà aussi rencontré les gérants des comptes de mèmes sur l'Alsace et le Pays de Savoie", raconte Léo. Les différents gérants de pages régionales communiquent régulièrement sur les réseaux sociaux, de Bretagne en Corse en passant par le Nord de la France ou la PACA.
Cependant, ces activités de community manager ne sont qu'un bonus pour le Haut-Garonnais, qui habite à Toulouse actuellement. Il ne dégage aucun revenu avec ces comptes sur les réseaux sociaux : "Je ne gagne rien. À vrai dire, je perds plus qu'autre chose. La seule fois où j'ai fait un partenariat, j'ai dépensé plus d'argent à organiser le concours que je n'en ai gagné", rigole-t-il. "C'est juste du bonus, tout ça s'arrêtera quand ça devra s'arrêter".