Langues régionales : des solutions pour préserver l’enseignement immersif dans les écoles

Le député de l’Hérault Christophe Euzet vient de remettre au Premier ministre un rapport sur l’enseignement immersif des langues régionales. L’objectif : préserver ce type d’apprentissage sans négliger la langue française.

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Il y a les Calandreta pour apprendre l’Occitan, les Bressola pour le Catalan ou encore les écoles Diwan pour le Breton. Ce sont des établissements scolaires où l’on pratique l’enseignement immersif. Les cours sont dispensés dans la langue régionale mais on y apprend aussi le français.

La loi du 21 mai 2021, portée par le député Breton Paul Molac (Libertés et Territoires) sur la protection des langues régionales a eu un effet contre-productif. Elle permet aux collectivités territoriales de soutenir financièrement les écoles qui proposent l’enseignement d’une langue régionale mais l’article 4 a été retoqué par le conseil constitutionnel. La méthode dite immersive a été jugée contraire à la constitution.

Résultat : des manifestations ont eu lieu dans plusieurs régions. Les défenseurs des langues régionales s’inquiétaient, craignant que tous les financements pour l’enseignement immersif soient stoppés. Le Premier ministre a alors confié une mission parlementaire à deux députés, Christophe Euzet (Agir Ensemble), député de l'Hérault et Yannick Kerlogot (LREM). Ils devaient déterminer comment préserver l’enseignement immersif. Leur rapport a été rendu ce mercredi 21 juillet au Catalanet Premier ministre Jean Castex.

L'objectif reste la maitrise de la langue régionale et du Français

Christophe Euzet, joint au téléphone par France 3 Occitanie, tient à lever les inquiétudes. "A la rentrée, il n’y aura pas de problème. Il faut une circulaire d’interprétation et apporter des éclaircissements. C’est normal que l’on s’inquiète, on ne pouvait pas autoriser l’enseignement d’une langue régionale jusqu’à faire disparaitre le Français".

Il faut donc, selon les deux rapporteurs, préciser notamment dans les conventions avec les écoles privés sous contrat que l’enseignement immersif doit rester facultatif y compris dans la communication de l’établissement (entre les professeurs et les élèves et entre les professeurs et les parents). Il faut aussi, selon les députés, affirmer que l’objectif est bien la maîtrise des deux langues.

Evaluations et dialogue insuffisants

A l’occasion de cette mission parlementaire, les députés ont pu constater quelques dysfonctionnements. Les évaluations sur la maitrise des langues enseignées sont insuffisantes explique Christophe Euzet. Et il n’y pas assez de dialogue permanent avec l’ensemble des acteurs de l’enseignement des langues régionales.

Des conseils académiques des langues et des cultures régionales ont pourtant été créés en 2001 mais ces instances ne se mobilisent pas suffisamment. En Alsace par exemple, ce conseil ne s’est jamais réuni lors des cinq dernières années.

Les données sur les langues régionales doivent aussi être mises à jour. Les derniers chiffres fiables datent de 1999. Le rapport de Bernard Cerquiglini avait répertorié 75 langues régionales. Avec notamment 1,67 million de locuteurs occitans. Mais combien sont-ils aujourd’hui ? Les langues régionales sont-elles en déclin ? Les députés proposent de demander à l’Insee et à l’Ined, d’établir une cartographie précise.

La carte ci-dessous date de 2007.

Aujourd’hui, selon les chiffres du ministère datant de 2020, 121 000 élèves apprennent des langues régionales, dont 11,5% (soit 14.021) dans des écoles pratiquant l’enseignement immersif.

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