Plusieurs milliers de personnes ont défilé ce mercredi dans les rues de Toulouse, Montpellier ou encore Perpignan contre les annonces d'Emmanuel Macron faites lundi soir à la télévision. Parmi eux, beaucoup de gilets jaunes. Ils dénoncent des "dérives anti-démocratiques du gouvernement".
Le long du cortège toulousain une poubelle prend feu. A l'image du torchon qui brûle entre une partie de la population et le gouvernement. Ce qui a mis le feu aux poudres : les annonces de nouvelles restrictions sanitaires pour lutter contre le Covid-19 faites par le chef de l'Etat lundi.
A l'appel de différents mouvements, dont celui des gilets jaunes, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés place de la Comédie à Montpellier, dans les rues de Toulouse ou encore à Perpignan cet après-midi.
Ils dénoncent la mise en place du pass sanitaire dès le 21 juillet, la vaccination obligatoire pour les soignants et pour tous ceux qui travaillent au contact de personnes vulnérables.
"C'est une question de démocratie !"
Olivier, doctorant en Sciences a décidé de se joindre au mouvement en ce jour de fête nationale. " Je suis dans la rue aujourd'hui par rapport à la généralisation du pass sanitaire. Je pense que cela va créer deux classes de citoyens. Cela s'inscrit dans un contexte où on connait déjà beaucoup de mesures coercitives. Des mesures prises en Conseil de défense sans aucune concertation. Le débat n'est pas d'être pour ou contre la vaccination, c'est une question de démocratie qui se pose, la manière dont les décisions sont prises.".
Pour beaucoup de manifestants dans la rue ce mercredi, les décisions de lundi ont choqué après des mois de restrictions sanitaires. Un peu plus loin dans le cortège toulousain, Maud qui travaille dans le service à la personne est, elle aussi, très en colère.
La fin de la vie sociale pour les non vaccinés ?
Pour tous ceux qui n'auront pas le pass sanitaire, ce sera la fin de leur vie sociale. C'est inacceptable qu'on ne puisse pas donner notre consentement éclairé sur un sujet aussi sensible que la vaccination.
" Je n'accepte pas qu'on crée des divisions entre les Français vaccinés et les non-vaccinés, cela crée des tensions entre nous. Surtout, je n'ai plus l'impression de vivre dans une démocratie " s'exclame Philippe postier un peu plus loin. Il est entouré de pancartes brandies par quelques gilets jaunes où est inscrit " Non à la démocrature ! Oui à la démocratie directe ! ".
Une mobilisation importante
Même révolte ce mercredi après-midi dans les rues de Montpellier et de Perpignan. Une mobilisation importante qui n'avait pas été vue depuis des mois.
Au milieu des soignants qui refusent de se faire vacciner, à Montpellier, l'une d'entre elle porte même une étoile jaune avec écrit dessus "non-vaccinée".
Je porte une étoile jaune parce que c'est comme ça que ça va finir. On va finir par être marqués au fer rouge, nous les non-vaccinés. En plus, moi je suis soignante donc je vais tout perdre. Mais je ne perdrai pas ma liberté.
La colère des soignants
Un ressentiment partagé par d'autres ce 14 juillet. Cette infirmière qui préfère rester anonyme poursuit : " J'ai travaillé dans des conditions de fou pendant le Covid. Quand Macron nous a envoyé au turbin sans masques, sans gants, ça ne lui posait pas de problème ! On nous a applaudi pendant des mois au balcon et maintenant on nous crache à la figure ! ".
A Perpignan, environ 1.000 personnes se sont rassemblées devant le vaccinodrome de la gare. Objectif : faire comprendre aux vaccinés qu'ils respectent leur choix mais qu'eux aussi doivent respecter le leur.
Une aide médico-psychologique en EPHAD est là. Elle fait partie de ceux qui refusent de se faire vacciner. " On nous fait travailler dans des conditions déplorables. On nous a même demandé de retourner travailler quand on était asymptomatique quand il y avait des problèmes d'effectifs. Aujourd'hui, c'est quoi la prochaine étape ? On n'est plus libre. Ce vaccin, c'est une injection expérimentale, et moi je ne me ferai pas injecter ça. On ne connaît pas les risques, on n'a pas assez de recul.".
Un peu plus loin, une autre manifestante porte un gilet jaune où est écrit : " Je suis pour la liberté, c'est mon corps, je fais ce que je veux. C'est de la tyrannie ".