Occitanie : le réchauffement climatique et les voyages favorisent l'augmentation constante du nombre de cas de dengue

L’ARS Occitanie signale 36 cas importés et 10 cas autochtones de dengue dans la région depuis le 1er mai. Un protocole sanitaire et des recommandations sont en place. D’autres virus transmis par le moustique sont aussi identifiés.

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Aveyron, Haute-Garonne, Pyrénées-Orientales, Tarn, Tarn-et-Garonne… Depuis le début de l’année, l’agence régionale de santé Occitanie rapporte des cas de dengue dans la quasi-totalité des départements de l'Occitanie. Dans la région, au moins 45 cas de dengue ont été confirmés depuis le 1er mai 2022. Parmi eux, 15 revenaient de Cuba. 

La plupart d’entre eux sont des cas importés. Mais au moins 10 contaminations sont autochtones. Selon les autorités sanitaires, cela signifie que les personnes malades ont été infectées sur le territoire national sans avoir séjourné dans une zone où le virus circule. “Un foyer familial de 4 cas autochtones de dengue, sans critère de gravité” a par exemple été identifié à la Salvetat-Saint-Gilles en Haute-Garonne au mois d’août, rapporte l’ARS dans un bulletin de surveillance daté du 13 septembre.

“Limiter le risque de transmission autochtone”

Malgré le nombre limité de cas importés, trois chaînes de transmission autochtone
de dengue ont été documentées en Occitanie cette saison”, indique l’ARS. Selon ses informations, un cas est enregistré à Perpignan 4 dans les Hautes-Pyrénées, 4 autres en Haute-Garonne et 1 dans le Tarn-et-Garonne.   

Pour lutter contre la propagation autochtone du virus de la dengue, l’ARS Occitanie applique un protocole sanitaire régional. “Un premier traitement de lutte antivectorielle a été réalisé suite à la détection du premier cas autochtone début septembre, puis un second, sur un périmètre élargi tenant compte du lieu de résidence du cas primaire importé”. Il s’agit d’un quartier résidentiel pavillonnaire avec jardins.

Au total, “85 prospections entomologiques et 48 traitements de lutte anti-vectorielle ont été réalisés dans l’entourage des cas”, explique encore l’ARS Occitanie. 

Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation constante du nombre de cas de dengue, comme l'explique Yannick Simonin, virologiste, maître de conférences en surveillance et étude des maladies émergentes, Université de Montpellier, dans cet article

Depuis la "première détection sur notre territoire, en 2004 à Menton, ce petit moustique noir au corps et aux pattes rayées de blanc originaire d’Asie du Sud-Est et de l’océan Indien n’en finit pas d’augmenter son aire de répartition française. En moins de 20 ans, il a envahi 67 départements métropolitains sur 96 (contre seulement 58 en 2020 !). Sa propagation sur l’ensemble du territoire est inexorable."

Le changement climatique est également en cause. La température, l’humidité de l’air et les précipitations favorisent l'augmentation du nombre de moustiques. Des caractéristiques rencontrées durant l’été.

Enfin, les "échanges commerciaux ou touristiques, qui progressent de façon exponentielle depuis quelques décennies, peuvent faciliter la dissémination de maladies virales, et notamment des maladies propagées par des vecteurs comme le moustique. Preuve de l’importance de ces facteurs, durant la pandémie de Covid-19, le nombre de cas d’infections de dengue provenant de personnes revenant de voyage hors Antilles a considérablement diminué, essentiellement en raison de la baisse drastique du transport aérien international. "

Des gestes simples à appliquer 

Pour lutter contre la prolifération des moustiques, qu’ils soient porteurs d’un virus ou non, il est nécessaire d’adopter des gestes simples.  Par exemple, “il est très important de supprimer les eaux stagnantes qui permettent la reproduction du moustique, autour de son domicile”, explique l’ARS. 

Ainsi, il est recommandé d’enlever les soucoupes des pots de fleurs ou les remplir de sable. Pour éviter la stagnation, il faut “changer l’eau des vases plusieurs fois par semaine, vérifier le bon écoulement des gouttières, mettre à l’abri de la pluie ou supprimer les pneus usagés et tout autre objet pouvant se remplir d’eau”, précise l’ARS. Selon l’organisme régional, “ces gestes sont indispensables pour limiter la prolifération des moustiques, sources de nuisances et de maladies”. 

Il est très important de supprimer les eaux stagnantes qui permettent la reproduction du moustique, autour de son domicile

ARS Occitanie

Les personnes se rendant dans des zones où circulent les virus doivent se protéger des piqûres de moustiques sur place, mais également à leur retour si elles résident dans les départements où le moustique est implanté”, indique encore l’ARS. Des opérations de démoustication sont également menées dans les territoires concernés par des contaminations. 

D’autres virus implantés en Occitanie 

Communément appelé le “moustique tigre”, l’Aedes albopictus est originaire d'Asie. Quand il est porteur du virus de la dengue, il peut le transmettre à l'homme par simple piqûre. Depuis plusieurs années, l'insecte est présent dans l'Hexagone et largement implanté dans plusieurs territoires d’Outre-mer, notamment à La Réunion, à Mayotte ou encore en Guyane

33% des communes d'Occitanie sont colonisées par le moustique tigre - 2021. © document EID

En plus du virus de la dengue, ceux du Zika et du chikungunya ont été signalés en Occitanie. Selon les informations de l'ARS, deux personnes ont été contaminées par le premier en Haute-Garonne et dans l'Hérault. Un autre malade a contracté le chikungunya dans le département de l'Hérault. 

La présence des moustiques dans la région s'explique par les conditions climatiques et météorologiques d'Occitanie. Air humide, températures idéales et quelques précipitations favorisent la reproduction de ces insectes. Du fait de la présence accrue du moustique tigre, les 13 départements d’Occitanie ont été placés sous surveillance renforcée. 

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