En Occitanie, comme partout en France, un étudiant sur deux a fait une croix sur son projet de mobilité européenne. La faute au Covid et aux contraintes sanitaires. Le témoignage d'Anaëlle.
Erasmus fête ses 35 ans ! Ce programme, synonyme de voyage et d'échanges est particulièrement touché par deux années de crise sanitaire. En 2021 parmi ceux qui envisageaient une mobilité internationale, la moitié seulement a pu concrétiser son projet.
Erasmus, qu'est ce que c'est ?
Erasmus est un programme de l'Union Européenne qui permet aux étudiants, et d'une manière générale aux jeunes de moins de 30 ans avec ou sans diplôme, la possibilité de séjourner à l’étranger pour renforcer leurs compétences et accroître leur employabilité. Près de 200 pays à travers le monde sont partenaires. Depuis sa création en 1987, 12 millions de personnes en ont bénéficié.
Des étudiants qui renoncent en raison de la crise
De nombreux étudiants ont subi les conséquences de la crise sanitaire devant reporter ou renoncer à leur projet de mobilité internationale. Car vivre dans un pays plus ou moins confiné n'est pas très enrichissant pour ces jeunes en demande de rencontres et d'échanges. D'un autre côté, les entreprises qui accueillent ces jeunes sont devenues très réticentes et beaucoup ont annulé, par peur pour leurs salariés ou parce que leur activité a été revue à la baisse.
Qu'en est-il en Occitanie ?
Avant la crise, sur l'année scolaire 2018/2019, 5 300 personnes, étudiants inscrits dans une université ou école d'Occitanie, mais aussi des enseignants ont pu participer à un projet Erasmus.
En 2019/2020, en raison de la crise sanitaire, c'est quasiment deux fois moins avec 3 200 projets qui ont être menés jusqu'au bout.
Et que ce soit avant ou pendant la crise, la destination préférée des étudiants originaires d'Occitanie reste l'Espagne.
"C'est un vrai coup dur"
Anaëlle, 23 ans, est apprentie en pâtisserie. Originaire de Montpellier, elle alterne les semaines de cours à la chambre de métiers et les semaines d'apprentissage dans une chocolaterie à Clermont l'Hérault. En août dernier, elle aurait dû partir à Heidelberg, en Allemagne, dans le cadre d'un projet Erasmus.
J'étais très contente d'avoir été sélectionnée. Je voulais découvrir d'autres techniques de pâtisserie, découvrir une langue, un pays...
Anaëlle, 23 ans
Mais 3 jours avant son départ, l'entreprise allemande qui devait l'accueillir annule car à ce moment-là l'Occitanie est "rouge" en terme de taux d'incidence du covid.
Ma valise était prête, j'avais dit au revoir à tout le monde...Ce voyage, j'avais mis 3 mois à le préparer...C'est un vrai coup dur.
Anaëlle, 23 ans
Pour l'instant, le projet d'Anaëlle est juste reporté.
J'ai encore l'espoir de partir. Car c'est une véritable opportunité pour moi. J'espère que les choses vont s'arranger avant la fin de mes études, car après, je ne pourrai plus participer à ce programme.
Anaëlle, 23 ans
Faire Erasmus malgré le covid
Depuis mars 2021, si le programme d’échange européen, qui concerne aussi les apprentis et les demandeurs d'emplois, a souffert de la pandémie, de nombreux pays ouvrent de nouveau leurs portes.
Toutes les mobilités, qu'elles soient entrantes ou sortantes sont accompagnées. Sur le site internet d'Erasmus, une page est désormais consacrée à la crise du covid.
Aujourd'hui, c'est donc du cas par cas. Il faut vérifier les conditions d'entrée dans le pays choisi mais aussi celles du retour en France. En sachant que ces conditions évoluent très souvent...
Après des mois de crise, les étudiants rêvent plus que jamais de mobilité. La reprise économique et la réouverture des frontières devraient leur permettre de repartir vers de nouvelles aventures...