"On essaie de faire passer le projet en force", la future ligne LGV au cœur des crispations politiques entre Toulouse et Bordeaux

Il ne faudrait pas relancer la bonne vieille rivalité de la Garonne entre Bordeaux et Toulouse mais les propos du maire de Bordeaux Pierre Hurmic sur la future LGV continuent de faire réagir. Le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) devient la Ligne nouvelle du Sud-Ouest (LNSO). Les premiers travaux ont débuté et la polémique est toujours là.

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"Je suis un militant de la première heure contre ce projet néfaste et dangereux pour notre région et pour notre pays. S’il y a de telles mobilisations, c’est que depuis plusieurs années, on essaie de le faire passer en force, sans respect des oppositions qui se manifestent." Interrogé par BFM en fin de semaine dernière, le maire écologiste de Bordeaux Pierre Hurmic n'est pas passé inaperçus et ses propos ont fait réagir. 

Polémique entre Bordeaux et Toulouse

Les premiers travaux pour relier plus rapidement Toulouse à bordeaux ont débuté. Ils permettront en 2032 de relier plus facilement par train Toulouse à Paris. À l'appel du Soulèvement de la Terre, les opposants à cette future ligne ferroviaire se sont retrouvés à Lerm-et-Musset (33) au sud de Bordeaux, pour exprimer leur opposition ouvertement malgré l'interdiction de manifester. Le projet prévoit toujours de relier Bordeaux à Toulouse puis à l'Espagne via des lignes à grande vitesse. Un nouveau terrain d'action pour les écologistes à l'instar de ce qui se passe également pour l'A69 Toulouse-Castres. 

Le maire de Bordeaux a trouvé son meilleur contradicteur en Occitanie avec son homologue toulousain, qui s'est lui aussi exprimé sur les réseaux. IL a rappelé que Pierre Hurmic revenait sur l’engagement pris vis-à-vis des Toulousains, il y a plus de 25 ans, lorsque la LGV Paris – Bordeaux était en projet. Et puis comment peut-il affirmer que ce projet n'est pas soutenu par les élus locaux quand 25 collectivités se sont engagées à le financer ?"

Les meilleurs ennemis

Avec évidemment, la question qui fâche sur le financement. "Les habitants de la Métropole toulousaine ont payé pour que Bordeaux ait sa LGV. Cette attitude traduit un profond mépris pour tous les habitants et usagers du rail des Landes, du Pays basque, du Béarn ainsi que du Midi toulousain et agenais", poursuit le maire de Toulouse. "Pierre Hurmic préfère un mur de camions entre Bordeaux et l’Espagne plutôt que d’augmenter les capacités ferroviaires pour le report modal. Incroyable !"

Cette opposition des 2 maires de la Garonne traduit une crispation toujours présente entre les meilleurs ennemis : toulousains et bordelais, encore ravivée il y a peu côté rugby quand l'Union Bordeaux-Bègles a eu l'outrecuidance de venir gagner sur les terres toulousaines à Ernest Wallon. Pour dépassionner le débat et prendre un peu de hauteur, retour sur ce qu'il s'est déjà passé. 

LGV, le retour

La Ligne à Grande Vitesse existe déjà depuis belle lurette entre Bordeaux et Paris, permettant aux Bordelais de "gagner" Paris en 2H. Pour les Toulousains, c'est plus compliqué. Il faut jusqu'à présent se rendre à Bordeaux pour bénéficier de cette LGV. 

D'où l'idée de réaliser une ligne à grande vitesse reliant Toulouse mais aussi l'Espagne jusqu'à Paris en 2032. Alors le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) n'en est plus un et change de nom : Ligne nouvelle du Sud-Ouest (LNSO). Certains internautes ont voulu lui rafraîchir la mémoire des élus.

C'est l'un des plus gros chantiers ferroviaires européens. Le "projet" coûterait 14,3 milliards :

  • l'Union européenne à 20 % (2,8 milliards d'euros)
  • l’État à 40 % (5,6 milliards d'euros)
  • les collectivités locales dont les régions Occitanie et Nouvelle Aquitaine 40% (environ 5,6 milliards d'euros par 24 collectivités)

Des travaux qui entraîneront la destruction de 3 500 à 5 000 hectares d'espaces naturels. Début octobre, le préfet d'Occitanie Pierre-André Durand a fait le point "...les lignes nouvelles répondent à plusieurs défis majeurs : le désenclavement du territoire, l'amélioration de l'accessibilité, des gains de capacité et d'amélioration pour les trains du quotidien et des liaisons décarbonées pour les voyageurs et le fret. L'Occitanie rassemble 60% de la population qui se trouve à plus de 4h de train de Paris. La ligne nouvelle Bordeaux-Toulouse est un beau projet, qui est entré en phase opérationnelle".

La LGV soutenue par les deux régions

Le GPSO prévoit le prolongement de la LGV Paris-Bordeaux sur deux tronçons, Dax et Toulouse. Il devrait permettre aux Toulousains de se trouver à 1H05 des Bordelais et à 3h10 de Paris en 2032. Mais si la LGV divise les maires de Toulouse et Bordeaux, les 2 présidents(e) de Région socialistes, Alain Rousset et Carole Delga la soutiennent.

Le maire de Bordeaux en appelle à la Commission Nationale du Débat Public pour "sortir par le haut" de ce conflit. Une commission, provenant d'une loi initiée en 1995 par un certain Michel Barnier, alors ministre de l'environnement.

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