Des mises en examen mais toujours pas de procès en vue quatre ans après le drame de l’EHPAD de Lherm

Le 31 mars 2019, Alain Lapeyre a perdu sa mère, morte des suites d’une intoxication alimentaire à l’EHPAD de la Chêneraie à Lherm. Comme elle, quatre autres pensionnaires sont décédés dans les mêmes circonstances. Quatre ans après ce drame, les familles ne décolèrent pas.

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Ils l’ont tuée. Ils l’ont empoisonnée”. Ces mots sont ceux d’un fils meurtri. En 2019, Alain Lapeyre a perdu sa mère. Résidente dans un EHPAD à Lherm en Haute-Garonne, elle y est décédée après avoir été victime d’une intoxication alimentaire. 

Quatre ans après le drame, Alain Lapeyre garde un souvenir précis de cette dramatique soirée du 31 mars 2019. “Elle a pris son souper le soir, à 18h30. Elle est morte à 21h30. Ça a été très rapide”, raconte-t-il au micro de France 3 Occitanie.

Cinq pensionnaires mortellement intoxiqués

Selon son récit, sa maman a été retrouvée inanimée dans son lit, allongée sur le dos. Une position à laquelle elle était contrainte de longue date, étant atteinte d’une maladie et alitée. “Elle a été la première à diner. Ils l’ont fait manger et ils sont parti faire les autres chambres. Quand elle a eu envie de vomir, elle n’a pas pu et elle est morte étouffée”, rapporte son fils. 

Ce soir-là, lorsque les secours interviennent dans l'établissement, ils doivent prendre en charge une vingtaine de résidents. Tous présentent les signes d’une intoxication alimentaire. Cinq pensionnaires vont décéder dans les heures suivant leur hospitalisation. 

Un procès qui tarde 

Selon les premiers éléments de l’enquête, le personnel était en sous effectif. L’établissement était mal entretenu et les normes d’hygiène n’étaient pas respectées, y compris dans les cuisines. Résultat : les chaînes du froid et du chaud ont été rompues. Des bactéries ont donc pu proliférer dans les aliments. “Il y a des responsabilités”, souligne l’avocat de plusieurs familles endeuillées. “Que ce soit les personnes qui étaient en cuisine ou les dirigeants”

Je pense que je pourrais mourir avant que le procès ne soit fini.

Alain Lapeyre, fils d'une résidente mortellement intoxiquée

À la suite de cette affaire, plusieurs mises en examen ont eu lieu. Mais quatre ans après, Alain Lapeyre est toujours en attente de la tenue d’un procès. “C’est inadmissible. Personne ne nous parle de rien. On est abandonné. Maman est partie et je ne la ferai pas revenir, c’est certain. Mais je voudrais tout de même avoir ces personnes en face de moi pour leur dire tout ce que je pense”, lance ce fils éploré. 

En plus des délais pour que le procès se tienne, il déplore également le manque de considération de l’EHPAD de Lherm à la suite du décès de sa mère. Orphelin depuis quatre ans, il l’assure : “Je n’ai même pas reçu une lettre de condoléances ou un mot de la part de l’EHPAD jusqu’à aujourd’hui. Je pense que je pourrais mourir avant que le procès ne soit fini”. 

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