"On est victime et on est puni" : le témoignage d'une Toulousaine avant l'ouverture du procès du Médiator

Pierrette Brunel a pris du Médiator pendant trois ans pour combattre un léger surpoids. En 2003, elle est opérée d'urgence : on lui pose deux valves cardiaques. Partie civile au procès du Médiator qui s'ouvre le 23 septembre 2019, cette Toulousaine dénonce le déni des laboratoires Servier.

Elle est en colère, Pierrette Brunel. Cette Toulousaine fait partie des 4 000 parties civiles dans le procès du Médiator qui s'ouvre à Paris, lundi 23 septembre 2019.

Malade et punie

En colère parce que malade. Pour combattre un léger surpoids, elle prend du Médiator, de 1999 à 2002. Mais en 2003, elle doit être opérée d'urgences. On lui pose deux valves cardiaques. Elle doit prendre un traitement à vie. Vingt ans de calvaire.

En colère aussi et surtout parce que les victimes comme elle doivent payer. Payer pour se rendre à Bordeaux pour une expertise. Payer les frais d'avocat. Payer pour assister au procès. "Je me sens punie !", s'exclame-t-elle.

Un procès hors normes

L'espoir est grand pour les nombreuses victimes du Médiator, à la veille de ce procès hors normes qui s'ouvre à Paris. 6 mois d'audiences, 25 prévenus, 4 000 parties civiles et 400 avocats : un record et un scandale sanitaire dont on craint qu'il fasse plus de 2 000 morts.

Déjà trois QPC déposées

A quoi peuvent s'attendre les parties civiles ? Les débats s'annoncent complexes. D'autant que les laboratoires Servier dénoncent déjà une "instruction à charge".  Le président des laboratoires Olivier Laureau affirme que son groupe n'a "pas été entendu".
   

Nous n'avons jamais pu faire valoir nos arguments. L'instruction a été menée à charge


Interrogé sur la stratégie de défense du groupe, Olivier Laureau explique que trois questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) ont été déposées durant la semaine.
Cette procédure, susceptible de suspendre le procès le temps de l'examen des questions, répond au souhait du groupe de tout mettre "sur la table".
    
L'une de ces QPC porte sur la période concernant les faits concernés, le groupe estimant que "certains faits sont prescrits". Les deux autres réclament une contre-expertise scientifique ainsi que "l'ouverture de scellés qui concernent l'Agence du médicament", détaille Olivier Laureau.
 Voir le reportage de Yann-Olivier d'Amontloir et Olivier Denoun, de France 3 Occitanie :
 
 
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