"On fait du bricolage", le syndicat d'enseignants du 1er degré lance une alerte sociale, prélude à un mouvement de grève

Le syndicat enseignant du premier degré, le FSU-SNUipp a déposé ce mardi 28 novembre une alerte sociale préalable à un dépôt de préavis de grève dans tous les départements de France. Il dénonce la dégradation des conditions de travail des personnels de l’Éducation Nationale.

C'est une véritable alerte sociale que lance le FSU-SNUipp, le syndicat d'enseignant en maternelle et primaire. Il dénonce des conditions de travail fortement dégradées, qui pourraient conduire à un point de rupture et à la grève en janvier.

Conditions de travail dégradées

Dans l'académie de Toulouse, l'alerte avait été lancée depuis le 12 octobre 2023. Les enseignants de maternelle et de primaire, dénonçaient déjà une dégradation importante et continue de leurs conditions de travail et le non-remplacement des instituteurs.

"Notre département est particulièrement mal placé au niveau national", déplore Charlotte Andrieu, cosecrétaire du FSU-SNUipp de Haute-Garonne. "À l’heure actuelle, nous avons 165 classes non remplacées, dont les enfants sont répartis dans d'autres classes et cela entraîne une surcharge de travail pour nous."

Manque de moyens

Dans son établissement, Charlotte Andrieu doit directement faire face à cette situation. 3 de ses collègues ne sont pas remplacés. Enseignante en CE1, elle accueille aussi des élèves de CP et CM2 : "On doit faire la classe à nos élèves, la garderie pour d’autres, on est en train de bricoler".

À cela il faut ajouter la crise des recrutements. Le métier d'enseignant ne fait plus rêver : "Nous avons sur le département 220 contractuels, qui ne suffisent pas pour pallier le manque de personnel, explique Charlotte Andrieu. "Les collègues ne sont pas remplacés et cela impacte la formation qui est quasi inexistante, faut de moyens de remplacement".

Manque de reconnaissance

Les enseignants estiment aujourd'hui pallier tous les problèmes liés à la prévention et l'aide aux enfants. "Les élèves qui auraient besoin de soin ne sont pas toujours pris en charge par des structures adaptées", confirme Charlotte Andrieu. "Sans parler des enfants en situation de handicap, privés d'assistante scolaire. Rendre l'école inclusive dans ces conditions dégradées est très compliqué autant pour les élèves que pour le personnel".

Le corps enseignant semble aujourd'hui à bout : "les réformes s'empilent sans dialogue social, cela entraîne forcément une perte de sens", reconnaît Charlotte Andrieu. "Le ministère est déconnecté de notre quotidien. Il nous faut des actes fort maintenant car les inégalités continuent de s'accroître entre les élèves les plus fragiles et ceux qui sont les plus favorisés".

Une délégation a été reçue par le directeur administratif des services de l'Education Nationale de Haute-Garonne (DASEN), mais rien de concret n'en est ressorti. Au niveau national, le syndicat attend maintenant d'être reçu au ministère.

Un préavis de grève national devrait être déposé dans le courant du mois de janvier par le FSU-SNUipp, au moment des discussions autour de la carte scolaire et de la gestion des effectifs.

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