Santé : Les facultés de pharmacie sous pression, les étudiants manifestent pour demander une refonte de leur 3ème cycle d'études

200 étudiants en pharmacie ont manifesté ce mardi 21 novembre à Toulouse. Comme partout en France ils demandent une refonte de leur 3ème cycle d'études pour mieux s'adapter à la réalité du terrain. Car les tâches des pharmaciens sont de plus en plus larges.

La colère des étudiants en pharmacie. À Toulouse comme dans toute la France, ils ont manifesté ce mardi 21 novembre pour réclamer la refonte de leur 6ème année d'étude, afin de s'adapter aux nouveaux enjeux de la profession.

Faire évoluer la formation

Ces futurs pharmaciens battent le pavé et c'est assez inhabituel. Rassemblés devant l'ancienne faculté de pharmacie, les étudiants demandent de meilleures indemnités de stage et surtout une refonte de leur 6ème année d'études.

"Ça fait 7 ans qu'on se rend compte qu'il y a une décorrélation entre nos études et le terrain", explique Enzo Pelissou, étudiant en 4ème année et membre de l'Association Nationale des Etudiants en Pharmacie de France. "On a des nouvelles missions, vaccinations, prescriptions, tests antigéniques" poursuit Enzo. "Le covid l'a montré le pharmacien regorge de ressources. Mais aujourd'hui, par conséquent, on n'a pas la possibilité de nous adapter à cette nouvelle réalité".

S'adapter à la réalité du terrain

Cette évolution de la profession, les pharmaciens la constatent depuis une bonne dizaine d'années. Vaccination, suivi de cardiologie et pneumologie, capacité de prescription dans certain cas, la palette d'activités s'est élargie. Selon eux, la formation des étudiants ne correspond plus à la réalité du métier.

"Aujourd'hui je dirais qu'ils sont mal formés", témoigne Christian Sauné, pharmacien à Toulouse. "Mal formés parce qu'on les forme sur le plan théorique, on leur remplit la tête. Mais sur le côté pratique du métier, ils ne savent pas".

Au plus proche des patients

Ces revendications ne sont pas nouvelles, mais face aux déserts médicaux en ville comme en milieu rural, il y a urgence. Dans certains secteurs, le pharmacien devient le seul référent santé accessible facilement.

"Des étudiants en pharmacie mieux formés, ce sont des pharmaciens plus efficaces", explique Valentin Masseron, étudiant en 4ème année à Toulouse. "Il faut donc une revalorisation complète de la profession avec une nouvelle génération de pharmaciens qui se pose les bonnes questions et qui agit pour la santé publique, la prévention et pour notre système de santé".

Des négociations avec le ministère sont en cours. Il en va de l'attractivité des études de pharmacie pour l'avenir.

Article écrit en collaboration avec Stéphane Compan.