Une partie des salariés de l'association Reso Résilience Occitanie est en grève depuis ce mercredi midi à Marquefave près de Toulouse. Les éducateurs et soignants de cet Institut accueillant des mineurs handicapés ayant une déficience intellectuelle dénoncent "un management à la hussarde" qui mettrait en danger le personnel et les enfants.
C'est une grève illimitée qu'ont entamé ce mercredi 22 novembre 2023 les personnels d'un Institut médico-éducatif (IME) de Marquefave près de Toulouse, en Haute-Garonne. Ils ont vu leur condition de travail se dégrader depuis l'arrivée d'une nouvelle direction.
Conditions de travail dégradées
Depuis près de 2 ans et demi, les éducateurs et soignants de l'association Reso Résilience Occitanie ne cessent d'alerter leur direction sur les conditions de travail intenables. Une situation qui selon la CGT et Sud-Santé "met en danger le personnel et les enfants".
"En 2 ans et demi, on totalise pas moins de 46 départs alors que nous sommes une centaine dans l'établissement", explique Corinne Bourgeois, déléguée Sud-Santé. "Le personnel sur site est épuisé, il y a une dizaine de postes non pourvus et les arrêts maladie ne sont pas remplacés".
"Management à la hussarde"
Cet IME accueille des pensionnaires de zéro à 20 ans, atteints de déficience légère à moyenne, associée à des pathologies, comme des troubles psychologiques. "Certains ont besoin de deux professionnels autour d'eux", confirme Telma Pacheco, déléguée CGT. Et pourtant la direction reste sourde à nos revendications. Moi j'appelle ça du Management à la hussarde ! On est aussi mal traité que dans les hôpitaux".
En deux ans, les syndicats ont lancé plusieurs alertes en CSE. Sans véritable réponse. Une enquête, menée par un cabinet indépendant a également reconnu la dégradation des conditions de travail. Mais rien ne semble avancer : "il y a un vrai manque de compétences", rajoute Telma Pacheco. "La direction ne connaît pas nos besoins et surtout ne nous écoute pas".
Grève illimitée
Face à cette situation de blocage, les salariés de l'association ont donc décidé d'arrêter le travail ce mercredi midi. Un préavis de grève illimité a été déposé par l'intersyndicale pour tenter d'arracher des conditions de travail décentes, l'embauche de salariés sur les postes vacants et le départ de l'actuelle directrice.
30% du personnel, essentiellement des éducateurs et des soignants suivent le mouvement. La direction, qui a été prévenue ce mardi du mouvement de grève a choisi de renvoyer chez eux tous les jeunes pensionnaires, et ce jusqu'à nouvel ordre. L'établissement est donc fermé.
Une réunion de négociation entre syndicats et direction se tient ce mercredi après-midi.