Une vingtaine d'agents du lycée Urbain-Vitry de Toulouse (Haute-Garonne) sont en grève et se sont rassemblés pour se faire entendre devant l'établissement jeudi 16 novembre. Ils font part de leur souffrance et de leur mal-être au travail. Une encadrante, en poste depuis plusieurs mois, est dans leur viseur.
Une petite cinquantaine de personnes s'est rassemblée jeudi 16 novembre devant le lycée Urbain-Vitry de Toulouse (Haute-Garonne). Un soutien à la grêve menée ce matin par plusieurs agents de l'établissement qui déplorent les conditions de travail dans lesquelles ils évoluent depuis l'arrivée d'une encadrante.
"Au bout d'un moment, ce n'est pas vivable"
Ce personnel fait part "de sa souffrance, de sa détresse" et d'une "pression" mise par cette personne depuis le mois d'avril. "Avant, ça se passait bien", avance Catherine Massat, remplaçante au poste de responsable technique pendant quatre ans.
Un désaccord sur un passage à 80% de son temps de travail créé un premier malaise avec cette gestionnaire. Catherine Massat l'accuse de "changer son emploi du temps quatre fois en un an" et dénonce "de la pression, tout le temps".
L'encadrante lui reprocherait souvent que son travail n'est pas fait correctement, et l'aurait fait chanter pour ne pas qu'elle subisse des mauvaises évaluations de travail. "C'était du harcèlement. Au bout d'un moment, ce n'est pas vivable. J'ai craqué, je me suis mise en arrêt car je n'étais plus sereine pour venir au travail."
"L'organisation qui fonctionnait très bien avant est devenue très compliquée depuis l'arrivée de cette encadrante", estime également Laurent Blasco, secrétaire général du syndicat des personnels du Conseil Régional Occitanie. "On cherche à comprendre pourquoi. La manière dont étaient menés ces changements pose problème."
La Région promet que des échanges ont toujours lieu
Comme Catherine Massat, plusieurs agents enchaînent les arrêts maladies, certains sont même en burn-out face à cette situation. Un état psychologique constaté par le personnel éducatif. "Ça fait plusieurs mois que les agents nous alertent sur les souffrances qu'ils ont au travail", reconnaît Fanny Bardanouve, professeure de Lettres-Histoire.
"Aujourd'hui, on apporte notre soutien. C'est très dur pour eux, et c'est difficile pour tout le monde de voir des personnes en souffrance. On n'est pas insensible à ça." Laurent Blasco espère donc "une prise de conscience" pour "déterminer ce qu'il faut changer" pour endiguer ces tensions dans les services de l'établissement.
La Région, en charge de la gestion des lycées et de la nomination de cette encadrante, indique qu'elle "travaille depuis plus d’un an, avec l’autorité fonctionnelle de l’établissement, à la mise en place d’une nouvelle organisation de l’équipe des agents régionaux du lycée".
La collectivité assure que "les directions de l’Éducation et des Ressources humaines de la Région Occitanie se sont ainsi rendues sur place à plusieurs reprises pour échanger avec les agents de l’établissement, identifier leurs attentes et envisager des solutions pérennes". Ces rencontres "ont notamment mis en évidence le besoin d’encadrement de l’équipe pour permettre un meilleur accompagnement des agents dans la réalisation de leurs missions au quotidien".
Concernant l'encadrante mise en cause, "elle a poursuivi son accompagnement et a maintenu le dialogue avec les équipes, comme le 20 septembre dernier au cours d’une réunion de travail ayant permis aux agents de faire part de leur ressenti et des points restant à améliorer" assure la Région, qui lui renouvelle sa confiance à cette salariée.
Jérôme Monamy, conseiller régional, membre du Conseil d’administration de l’établissement, s’est lui rendu sur place ce jeudi 16 novembre "pour échanger avec l’encadrante et l’autorité fonctionnelle".