Rémunérations indignes, conditions indécentes... François Ruffin au chevet des femmes de ménage grévistes de l'hôpital de Montpellier

Ce mercredi 15 novembre 2023, François Ruffin, député LFI, est venu rencontrer les agents d'entretien grévistes au CHU de Montpellier. Leur grève illimitée à l'encontre de leur employeur Onet est de plus en plus dure à tenir. Ils réclament une prime équivalente à un 13e mois et de meilleures conditions de travail. Le député s'est engagé à porter leur voix à l'Assemblée nationale

Le député insoumis François Ruffin est venu soutenir, ce mercredi 15 novembre 2023, les femmes de ménage grévistes de l'hôpital de Montpellier. C'est un nouveau système de traçage des agents d'entretien qui avait mis le feu aux poudres mi-septembre. Rémunérations indignes, conditions indécentes. Depuis deux mois, elles sont en grève contre leur direction.

La quarantaine de grévistes demande à la direction la mise en place d'un 13e mois et une augmentation des salaires de 5 %. Onet leur en propose 3 %. Insuffisant pour les salariés, qui continuent donc leur piquet de grève tous les jours devant le CHU de Montpellier.

Une "situation injuste" pour ces salariés

François Ruffin s'est entretenu pendant une dizaine de minutes avec ces salariés pour comprendre les raisons de cette grève. "Aujourd'hui, tous ces salariés sont dans la précarité avec des contrats à mi-temps, bien souvent des temps partiels. Ce sont des personnes qui n'arrivent pas à vivre, ni à nourrir leurs enfants à la fin du mois. Ce n'est pas acceptable d'avoir, dans nos locaux, des salariés qui sont dans de telles conditions", indique Pierre Renard, délégué CGT au CHU de Montpellier et infirmier de profession.

"Nous, on veut reprendre le travail, mais avec les conditions qu'on a demandées. On n'est pas des animaux. On travaille dans le risque, au moins on pourrait avoir quelque chose", déclare Nacera Benkrama, qui travaille à l'hôpital depuis 34 ans et l'a vu se dégrader au fil du temps.
Leïla, elle aussi, n'en peut plus. "Ça fait treize années que je suis ici, à l’hôpital de Montpellier, mais là, vraiment, la charge de travail, les cadences, ce n’est plus possible. On court, on court, on ne respire plus. Ils nous ont ajouté le protocole d’hygiène, on a reçu une formation. La désinfection des chariots, c’est très bien, l’essorage de la serpillière… Mais ils n’ont pas ajouté de temps, au contraire"

"Où est l'État ?", se questionne le député. "La situation est injuste pour ces hommes et ces femmes". Il ajoute : "Je veux le 13e mois pour vous. Mais je ne veux pas que ce soit une compensation et qu'en échange vous soyez poussées à bout toute la journée".

Un représentant du siège d'Onet présent à la négociation

Pour Pierre Renard, "le CHU se doit d'être beaucoup plus fort contre la société Onet. Il doit exiger des conditions de travail optimales pour ces salariés. On ne peut pas les laisser travailler dans de telles conditions au sein de notre hôpital. Au niveau financier, le CHU doit demander à Onet de remplir les devoirs au niveau des salaires de ces employés pour qu'ils puissent ne plus être dans la précarité".

Jusqu'à présent les négociations sont au point mort. Mais ce mercredi, pour la première fois depuis le début de la grève, une personne du siège d'Onet a fait partie de la négociation. "On a l'impression que la société d'Onet n'entend pas ce qu'on dit. On veut une reconnaissance, car on est vraiment les invisibles. On commence le matin à 5 h, il y a beaucoup de temps partiel, beaucoup de femmes… Des femmes qui doivent cumuler des emplois. Je pense que François Ruffin a envie que les choses bougent, c'est un sujet qui lui tient à cœur", détaille Claire Buron, agent de service depuis 11 ans au CHU de Montpellier.

Le député s'est engagé à poser une question au gouvernement

Le 9 novembre dernier, c'était au tour de Nathalie Oziol, députée LFI de l'Hérault, et Rachel Keke, députée LFI du Val-de-Marne, d'affirmer leur soutien à ces agents d'entretien et de nettoyage.

Pour l'avenir de ces grévistes et de tous les agents d'entretien de France, le député insoumis s'est engagé à poser une question au gouvernement. Pour l'heure, les 35 salariés en grève poursuivent leur mouvement. Même s'il est de plus en plus difficile de tenir. "Il faut que la direction voie que l'hôpital se dégrade. C'est dur pour nous. On a des enfants, le loyer à payer...", conclut Nacera Benkrama.

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