Les chauffeurs de bus de Sète réclamaient depuis plusieurs mois l'instauration de cette prime ou de casiers sécurisés pour déposer les recettes quotidiennes de vente de tickets. L'affaire sera rejugée en appel à Montpellier le le 17 janvier prochain.
Une simple histoire de casiers. Mais qui a pris des proportions démesurées. Depuis le début de l'année, les chauffeurs du réseau Kéolis à Sète se plaignent du manque de casiers sécurisés pour déposer les recettes de ventes de tickets.
Vide juridique
"On doit parfois traîner la pochette avec nous, pendant les pauses, chez nous le soir, car on ne peut la déposer nul part en attendant de la remettre au bureau prévu à cet effet", explique Alain Manzi, responsable syndical CFDT chez Kéolis à Sète.
Lui et 11 autres salariés ont alors réclamé à leur employeur la mise en place de casiers, ou bien d'une prime censé couvrir le risque de se faire voler ou agresser. "Ce n'est pas marqué dans notre contrat de travail de garder et gérer les pochettes de recette du jour", ajoute-t-il.
Ce n'est pas marqué dans notre contrat de travail
Alain Manzi, responsable syndical CFDT
Sans succès pour les chauffeurs vis-à-vis de Kéolis, jusqu'à ce qu'Alain Manzi saisisse le conseil des Prud'Hommes, qui a donné raison aux employés.
Prime de 50 euros
Le 17 septembre dernier, le Conseil des Prud'hommes ordonne à Kéolis de verser 50 euros de prime par mois aux 75 chauffeurs du réseau, avec une rétroactivité sur trois ans en arrière pour les 12 syndicalistes ayant porté l'affaire devant le Conseil. Les Prud'Hommes évoquaient alors "une contrainte mentale avec le risque de se faire attaquer ou cambrioler quand le fond de caisse se trouve à son domicile ".
Une contrainte mentale avec le risque de se faire attaquer ou cambrioler quand le fond de caisse se trouve à son domicile
Conseil des Prud'Hommes
Affaire rejugée en appel
Mais Kéolis contre-attaque, et a fait appel de cette décision. L'entreprise a également déposé un recours en référé pour éviter de payer les primes jusqu'à ce que l'affaire soit rejugée en appel, le 17 janvier prochain à Montpellier.
"Ça donne vraiment l'impression que Kéolis fait tout pour ne pas être condamné et que son image soit entachée, plutôt que d'apporter une solution au vide juridique que nous pointons", conclut Alain Manzi.