"On perd plus de 40% de nos effectifs". Des salariés d'Air Liquide en grève contre un plan social d'envergure

Lundi 6 novembre, des dizaines de salariés de filiales d'Air Liquide sont en grève car ils ignorent les modalités du plan social décidé par leur entreprise cet été. Ces employés ne savent pas qui partira, ni dans quelles conditions travailleront ceux qui resteront. Ils attendent un signe de leur direction.

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Le flou devient de plus en plus insupportable pour des centaines de salariés d'Air Liquide, une entreprise  de fourniture de gaz médicaux, d’appareils respiratoires ou de nutrition. Cet été, la direction du groupe a annoncé la restructuration de son activité santé à domicile en France. La moitié des 2.400 effectifs d'Orkyn', une filiale d'Air Liquide, est notamment touchée.

"C'est un véritable tsunami" assure un syndicaliste

L'intersyndicale se mobilise donc lundi 6 novembre à Toulouse (Haute-Garonne) en milieu de matinée devant les locaux d'Orkyn'. "C'est un véritable tsunami. On n'aurait jamais pu penser que ça aurait pu impacter la santé" peste Françoise Loubet, 26 ans d'ancienneté chez Orkyn' en tant qu'aide logistique aux patients. Seulement trois salariés sur les dix de son service garderont leur emploi. 

"On ne sait rien du tout. Je suis en fin de carrière, ça va être compliqué pour moi de retrouver du travail même s'ils disent qu'ils vont m'accompagner. Il me reste moins de 6 ans à travailler."

Julien Aussagues est lui technicien référent LVL Médical, une autre filiale d'Air Liquide. Ce représentant Seci - UNSA s'agace des arguments économiques avancés par la direction. "Sous couvert de la baisse de la tarification de la Sécurité Sociale, le groupe assure que l'on court à la faillite d'ici 3 ans. On est pourtant à 10% de rentabilité. Mais ils suppriment 1.000 personnes sous couvert de ce remboursement" développe-t-il. 

Ces salariés s'inquiètent d'abord pour leurs patients. "Qui va les suivre ? On perd plus de 40% de nos effectifs. Comment va-t-on travailler après ?" poursuit Julien Aussagues. "Les moyens humains seront moindres. Au niveau respiratoire, on sera trois fois moins de salariés pour suivre les 6.000 patients Orkyn' à Toulouse" ajoute François Dufourg, infirmier en conseil respiratoire chez Orkyn et représentant de proximité.

"Très long d'attendre ce que l'on va devenir"

Ils se soucient aussi des salariés licenciés... Sans savoir qui pour le moment car la décision sera prise plus tard selon de multiples critères. "C'est très long d'attendre ce que l'on va devenir" s'impatiente Françoise Loubet. "Les gens savent qu'il y a des postes supprimés mais ils ne savent pas s'ils seront licenciés. Ça met dans une situation inconfortable. Mentalement, c'est compliqué" complète Julien Aussagues. Ceux qui resteront sont dans le doute car ils ignorent dans quelles conditions ils travailleront.

Beaucoup de questions, toujours sans réponses malgré les négociations en cours. "Ça ne négocie pas beaucoup, on ne sait pas pourquoi" regrette Julien Aussagues. "On ne sait pas vers où l'on va. On pose des questions à la direction mais elle ne nous répond pas."

Ces pourparlers devraient reprendre demain et se termineront le 28 novembre. La direction d’Orkyn, qui n’a pas répondu à nos sollicitations, devrait présenter son plan seulement début d'année prochaine.

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