"On refuse qu'il apparaisse comme un saint sauveur, c'est un prédateur" : une association veut effacer les hommages rendus à l'Abbé Pierre

L'association Mouv'enfants encourage la mairie de Pinsaguel (Haute-Garonne) à retirer les hommages à l'Abbé Pierre sur une place de la commune. Le but : soutenir les victimes de l'homme d'Église, accusé de violences sexuelles sur des dizaines de personnes. Plusieurs villes en France ont déjà fait le choix d'effacer les hommages à l'abbé sur leur territoire.

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Dans le centre-ville de Pinsaguel (Haute-Garonne), la place Abbé Pierre, entourée d'une trentaine de logements sociaux, existe depuis 2008. On y trouve un buste de l'homme d'Église, ainsi que sa silhouette en noir. La commune de Haute-Garonne est la première à avoir accueilli l'association Emmaüs en Haute-Garonne. Mais depuis qu'il est visé par de nombreuses accusations d'agressions sexuelles, de harcèlement et de viol, depuis juillet 2024, l'hommage semble faire tache dans la commune. 

Selon un décompte de l'Agence France-Presse, en France, 150 voies ou lieux-dits sont nommés Abbé-Pierre ou Henri-Grouès, son nom de naissance. L'association Mouv'enfants a écrit aux maires de toutes communes concernées.

L'association lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants et aux femmes, en particulier celles des religieux. Son co-fondateur, Arnaud Gallais, souhaite que les hommages rendus à cet "agresseur" cessent. 

À lire aussi : Places, rues, les lieux publics en l'honneur du fondateur d'Emmaüs vont-ils changer de nom ?

Une "réparation collective" 

Nancy (Meurthe-et-Moselle) a ouvert le bal, en annonçant le retrait de la plaque commémorative posée à l'ancienne adresse parlementaire de l'abbé Pierre, tandis qu'à Alfortville (Val-de-Marne), le square Abbé Pierre a été rebaptisé Joséphine Baker. "C'est un combat culturel, déclare Arnaud Gallais. On en revient par les bonnes actions qu'il a pu accomplir, sur l'hiver 54 et la solidarité, mais on refuse qu'il apparaisse comme un saint sauveur alors que c'était un prédateur." 

Pour les membres de l'association, c'est "une tromperie monumentale"  de la part d'Emmaüs et de l'Eglise qui étaient au courant des agissements de l'abbé et qui "n'en ont pas parlé à cause de l'omerta, mais aussi pour des intérêts financiers", déclare Arnaud Gallais. Un acte "malhonnête et malsain", selon lui, qui justifierait la prise en charge des frais, lié à l'effacement des hommages par la Fondation Abbé Pierre. "Nous sommes prêts à agir pour soutenir toutes les communes qui souhaitent participer à cette réparation collective, assure-t-il. Ce n'est pas au contribuable de payer." 

De leur côté, les élus de Pinsaguel discuteront de l'avenir de la place Abbé Pierre durant le prochain Conseil municipal, qui doit avoir lieu le 25 septembre.

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