Les 12 et 13 septembre, le tribunal correctionnel de Toulouse juge un animateur de centre aéré accusé de pédopornographie et d'agressions sexuelles. L'homme de 29 ans aurait détenu dans son téléphone portable près de trois mille images d'enfants dénudés, prises dans les toilettes de centres et de plusieurs écoles. 79 victimes ont été identifiées.
Eté 2023. C'est le géant du net Google qui donne l'alerte. Sur ses serveurs, le célèbre moteur de recherche vient de découvrir des milliers de photos d'enfants stockés par le même utilisateur toulousain. L'homme crée du contenu sur la toile grâce à des clichés de leurs parties intimes. La plateforme de signalement Pharos, et les enquêteurs toulousains de la Sûreté départementale 31 prennent immédiatement le relais. En juillet, l'animateur fait l'objet d'une arrestation sur son lieu de travail, dans le groupe scolaire Matabiau de Toulouse.
79 victimes, 3000 photos intimes
Sur l'espace de stockage Google Drive de son téléphone, les policiers recensent trois mille clichés d'enfants dénudés. L'animateur aurait sévi entre 2016 et 2023 dans plusieurs centres aérés toulousains, mais également dans cinq écoles de la ville. Au total, 79 enfants auraient été photographiés et filmés dans leur intimité. Et huit jeunes filles victimes d'agressions sexuelles.
Smartphone dans les toilettes
Au cours de leurs investigations, les enquêteurs ont pu retracer le mode opératoire que l'homme aurait répété à chaque fois. Dans les centres aérés, comme dans les écoles dans lesquelles il intervenait, l'accusé aurait profité des passages aux toilettes pour photographier les parties génitales des enfants. Il utilisait son smartphone ainsi qu'une montre connectée, et aurait également agi lors d'une sortie piscine.
Parents sidérés
19 juillet. Les parents sont mis au courant. Sidérés. En attendant de savoir si leurs enfants sont victimes, ils oscillent entre écœurement et colère.
Je suis écoeurée. Il faut quand même être un peu détraqué pour avoir la moindre vue sur des enfants de quatre, cinq ou six ans. Ce sont de gros bébés.
Une maman d'élève anonyme
Dès la révélation de la mise en examen, le maire de Toulouse, en tant qu'employeur, s'empresse d'exprimer son soutien aux enfants, aux familles et aux enseignants. Il annonce l'ouverture d'une enquête administrative interne.
« L'annonce de la mise en examen d'un agent de la collectivité pour des actes de pédopornographie provoque une profonde et légitime émotion ainsi qu'une grande colère.
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) July 19, 2023
Nous mettons actuellement tout en œuvre pour aider les services de police et de justice dans cette enquête.… pic.twitter.com/dn5eSTNnui
Antécédents
L'enquête révèle qu'en 2016, bien avant les faits, l'animateur aujourd'hui âgé de 29 ans a déjà fait l'objet d'une suspension. Une fillette de l'école maternelle de l'Union à Toulouse l'avait accusé de "l'avoir embrassé sur la bouche", Mais la procédure judiciaire a été classée sans suite.
Profil psychologique inquiétant
Au-delà des images litigieuses, le téléphone du suspect a également témoigné d'un individu en proie à des pulsions et perversion pédophiles. Les enquêteurs ont découvert "des fichiers constitués par lui-même au sein duquel il écrivait le parcours de vie des enfants, ce qu’ils appréciaient, leurs couleurs préférées, leurs musiques préférées, leurs horaires de sortie, leurs lieux d’habitation, la date ou le père ou la mère venait le chercher."
Agressions sexuelles
Devant ses juges, l'accusé doit également se défendre de huit agressions sexuelles sur des jeunes filles. Pendant le Covid, l’homme aurait convaincu des mineurs de lui transmettre d’autres clichés dénudés, en dissimulant son identité derrière un pseudo.
Audience à huis clos
L'accusé est actuellement toujours en détention provisoire au centre pénitentiaire de Toulouse-Seysse. Il sera jugé à huis clos, en raison des victimes mineures. Un procès hors norme, qui se déroulera le 12 septembre dans une salle habituellement réservée aux audiences solennelles de rentrée du Tribunal judiciaire et de la Cour d'Appel de Toulouse, du fait du grand nombre de parties civiles.
Poursuivi pour captation et détention d'images pédopornographiques, et agression sexuelle sur mineurs de moins de 15 ans, Il encourt jusqu'à 10 ans de prison.