Après le déferrement puis le placement en détention d'un animateur d'un centre de loisirs de Toulouse (Haute-Garonne), soupçonné d'avoir pris en photos et vidéos d'enfants, les parents oscillent entre écœurement et colère. Ils attendent plus d'informations sur le comportement de l'animateur, et savoir si leurs enfants sont victimes.
L'ambiance est étrange, voire pesante devant le centre de loisirs de Toulouse Matabiau (Haute-Garonne) mercredi 19 juillet. Quelques heures après les révélations sur un animateur qui amassait dans son téléphone photos et vidéos d'enfants nus du centre, prises notamment lors des passages aux toilettes, les parents sont abasourdis.
"Tout ce qui touche aux enfants, c'est sacré"
"Je suis en colère, on a des enfants, on n'imagine pas ça du tout" avoue une mère de famille devant le centre de loisirs à la fin de la journée de sa petite. "Je suis choqué. Pour l'instant, je n'ai pas encore digéré cette nouvelle."
Quelques mètres plus loin, une autre mère de famille est elle aussi abattue après avoir appris l'information. "On se dit toujours que ça ne va pas nous arriver, mais à quelqu'un d'autre" amorce-t-elle après avoir confirmé la mise en place d'une cellule d'écoute au centre aéré.
Sans "remettre tout en question", elle est forcément remontée contre l'animateur de 28 ans. "Il faut être un peu détraqué pour avoir une quelconque imagination sur des enfants" s'agace-t-elle, même si elle sait que "des déficients, il y en a partout". Elle aussi se sent dégoutée. "C'est de l'écoeurement. Tout ce qui touche aux enfants, c'est sacré" reprend-elle.
Cette autre maman est aussi "en colère", d'autant qu'elle ignore encore si sa fille est concernée. "On a juste reçu le mail mais on ne sait pas exactement ce que c'est comme image" admet-elle, en attente de plus amples informations. "C'est très surprenant, inquiétant, on a très peur. Je ne sais si ma fille va rester là."
L'animateur placé en détention provisoire
Selon les détails rapportés par le parquet de Toulouse dans un communiqué, l'homme "créait du contenu sur la toile à partir de photographies ou films" en plus de stocker les clichés sur son téléphone. "Il captait la nudité en se focalisant sur les parties intimes" précise le parquet.
L'enquête a été confiée à la Surêté départementale de la DDSP 31. L'homme, placé en détention provisoire et au casier judiciaire vierge, a pu s'expliquer sur les faits. L'ensemble de l'exploitation des supports numériques devraient permettre d'identifer tous les mineurs victimes.
Face à ces faits, qui se sont déroulés au sein d'une structure gérée par la ville de Toulouse, le maire Jean-Luc Moudenc a réagi sur Twitter hier en fin de journée.
L'édile promet notamment de "tout en œuvre pour aider les services de police et de justice dans cette enquête" avec ses équipes, et indique "qu'une enquête administrative interne est engagée afin de faire toute la lumière sur ces évènements".
Pour les chefs de captation, fixation et exportation de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique, l'individu encourt jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende. Il est également poursuivi pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans.