"On se sent abandonné", campement illégal des gens du voyage, la communauté et les élus pointent du doigt la responsabilité de l'Etat

Après 15 jours de stationnement, les caravanes des gens du voyage quittent ce lundi le terrain de Ramonville-St-Agne, qu'ils occupaient illégalement. Quelque 700 véhicules s'étaient installés dans ce parc pour un rassemblement évangéliste. À l'heure du nettoyage, la commune pointe du doigt la responsabilité de l'Etat.

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Installés par surprise, il y a quinze jours, ils sont désormais sur le départ. Les 700 véhicules de gens du voyage venus pour un rassemblement évangéliste quittent Ramonville-Saint-Agne. 

L'heure du bilan

En file indienne, les voitures et caravanes reprennent la route. Pour la commune, il faut maintenant nettoyer ce terrain pour le rendre à nouveau utilisable par les riverains. Le maire de la commune Christophe Lubac ne cache pas son amertume. 

"Aujourd'hui, on se retrouve avec des dégradations sur un terrain qui n'était pas prévu pour accueillir la communauté des gens du voyage. Tout cela va avoir un coût, extrêmement important, et forcément va se poser la question de qui va payer tout ça", réagit Christophe Lubac. 

Manque d'aires d'accueil

Tout a commencé le dimanche 1er septembre 2024. Près de 700 véhicules se sont installés sans autorisation au parc des Cinquante sur la commune de Ramonville-St-Agne aux portes de Toulouse. Les gens du voyage avaient prévu d'y tenir un rassemblement évangéliste.

"Le problème, c'est le manque d'aire d'accueil", explique le pasteur Vincent Didiot. "On aimerait qu'ici en Occitanie, il existe enfin, comme dans d'autres régions, de véritables aires d'accueil, qui nous soient réservées, qu'on ne soit pas obligés de forcer les passages. Il faut que la préfecture respecte la loi". 

"On est abandonné"

"Aujourd'hui, on se retrouve avec des dégradations sur un terrain qui n'était pas prévu pour ça. Tout cela va avoir un coût, extrêmement important, et va se poser la question de qui va payer tout ça", s'agace le maire de Ramonville-St-Agne. 

"On est abandonné, on n’a pas le soutien de l'état", explique Christophe Lubac. "Moi, la seule réponse qu'on m'a apporté, c'est que nous devions mieux sécuriser le site. Pourtant, il y a des terrains disponibles. On les a mis à disposition pour la fête de l'humanité ce week-end".

À lire : TÉMOIGNAGE. "On n'est pas en situation illicite par choix" : la crise des aires d'accueil aggrave les tensions avec les gens du voyage

Pas de solutions trouvées

Depuis 8 mois, les gens du voyage négocient avec les préfectures pour obtenir des aires d'accueil de grand passage en prévision de leur rassemblement, mais ils n'ont obtenu aucune réponse des services de l'Etat. Les gens du voyage se sentent, eux aussi, abandonnés. 

Pour sa défense, la préfecture de la Haute-Garonne affirme dans un communiqué avoir "activement cherché des solutions avec les collectivités locales et les autorités militaires", mais "aucune proposition ne lui a été formulée"

Les gens du voyage comptent bien revenir dans la région pour un nouveau rassemblement en 2025. Pas sûr, que d'ici là, le problème de stationnement des centaines de caravanes soit réglé. 

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