Un campement de gens du voyage s'est installé, le 3 juin 2024, sur un terrain municipal de Saint-Cyprien dans les Pyrénées-Orientales. Excédé, le maire de la commune s’est réfugié sur Internet pour dénoncer cette occupation illégale.
Depuis quelques jours, des gens du voyage se sont installés sur un terrain municipal de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales). Lorsque le maire a découvert le campement d’une centaine de caravanes, il a souhaité impliquer les habitants en lançant un sondage sur Internet.
Citoyens de Saint-Cyprien, face à l’inaction de l’État et du législateur et parce que la gendarmerie ne dispose ni des moyens ni des instructions pour agir, êtes-vous prêts à vous mobiliser aux côtés du maire, sur place, à chaque invasion des gens du voyage, quel que soit le quartier, pour les déloger ? Merci de répondre par oui ou non.
Sondage de la ville de Saint-Cypriendepuis retiré
Ce sondage a depuis été retiré et remplacé par le maire, qui précise avoir été contacté personnellement par le préfet des Pyrénées-Orientales, Thierry Bonnier, lequel l’a assuré de "tout mettre en œuvre pour solutionner la situation."
Nous comptons sur lui pour entendre l’angoisse de celles et ceux qui subissent cette situation. C'est pourquoi le sondage a été retiré.
Thierry Del PosoMaire de Saint-Cyprien via Facebook
Le maire de la commune n’a pas souhaité communiquer à la presse. Ce n’est pas la première fois que le maire de Saint-Cyprien tente de combattre les installations illégales des gens du voyage dans sa ville. “Nous regardons nos espaces publics être dégradés, salis, abîmés”, avait-il déclaré en juillet 2023, lorsque les gens du voyage s'étaient déjà installés dans sa commune. Il avait aussi écrit au ministre de l'intérieur pour lui demander de l'aide en 2022.
Sondage illégal
Le sondage a également été retiré car il était de nature illégale et diffamatoire envers les services de l'État. La Préfecture des Pyrénées-Orientales, en raison de la période de réserve, n’a pas souhaité faire de commentaire.
Problème d'accueil
Les Pyrénées-Orientales ne disposent pas de terrains (aires de grands passages) suffisants pour accueillir les gens du voyage. Depuis 1990, l'obligation d'accueil des gens du voyage est inscrite dans la loi. Les intercommunalités doivent prévoir des "conditions de passage et de séjour des gens du voyage sur leur territoire, par la réservation de terrains aménagés à cet effet". Comme aucun terrain de taille suffisante ne permet d'accueillir les gens du voyage, ils peuvent donc s’installer sur des terrains vagues sans pour autant être expulsés.
“La mise en demeure” est en effet impossible lorsque le Schéma départemental d’accueil et d’habitat des gens du voyage n’est pas en conformité. C’est le cas à Saint-Cyprien. L’occupation est considérée comme illicite, mais la loi prévoit qu’en absence de terrain, aucune expulsion ne peut être effectuée.
Les gens du voyage devraient partir de leur plein gré d’ici une dizaine de jours.