"On veut du boulot", le cri d'alarme du BTP un secteur malade du Coronavirus à Toulouse

La crise du covid-19 a bien évidemment fragilisé le secteur du bâtiment même si depuis le déconfinement les chantiers redémarrent. Les professionnels du BTP alertent l’Etat et les élus locaux sur l’urgence à mettre en place très rapidement un plan de relance, l'emploi est menacé.

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En Haute-Garonne et partout sur le territoire de l’Occitanie l’activité repart. Mais les apparences sont trompeuses, les professionnels du secteur du bâtiment interpellent l’Etat et les élus locaux, sans plan de relance et sans investissements, à court terme ce sont 5000 emplois qui vont disparaître et l’hémorragie pourrait bien s’aggraver, le secteur pèse lourd,  50 000 emplois en Haute-Garonne. Selon la fédération du BTP 31, les six prochains mois seront décisifs, le secteur est fragmenté en de nombreuses petites entreprises qui n’auront pas les reins assez solide pour faire face à la crise.
Mais la covid-19 n’est pas la seule responsable de tous les maux dont souffre la profession. En effet, le secteur était déjà fragilisé en raison d’une baisse considérable des délivrances de permis de construire, une tendance qui s’est accélérée à l’approche des élections municipales.
 

Un plan de relance pour sauver les entreprises du  BTP

"Investissez! Tout se joue aujourd’hui". C’est le cri d’alarme lancé par les professionnels du secteur du bâtiment. Les entreprises ne demandent pas des subventions mais du travail. Elles en appellent à l’Etat mais aussi aux élus locaux.
 

On demande aux collectivités d’investir c’est le moment ou jamais. Le carnet de commande nous fait passer l’été mais on annonce un trou d’air important pour le dernier trimestre 2020.

Frédéric Chamasson, Président délégué Fédération Régionale des Travaux Publics


Pour la fédération du BTP 31, il y a urgence, 5000 emplois sont déjà menacés et ce n’est que le début. 

Si il n’y a pas un  plan de relance rapidement, on peut estimer des pertes d’emplois qui se situent au niveau de ce que l’on a connu pendant la crise de 2008. 

Jonathan Sutra, Secrétaire général Fédération du BTP Haute-Garonne



Les professionnels ont apprécié les mesures d’urgence prise par l’Etat pendant cette crise sanitaire. Le chômage partiel ou encore les avances de trésoreries, tout cela à aidé les entreprises à faire face. Mais depuis la reprise de l’activité ces sociétés du bâtiment sont confrontées à la problématique des coûts de production très élevés et sont structurellement en danger  :
 

Au niveau des coûts des mesures liées et prise par rapport au covid-19 on parle de résultats d’exploitation c’est à dire 10% de coût supplémentaires pour des entreprises qui ont une rentabilité de 2%, c’est catastrophique!

Mathieu Roudié, Dirigeant entreprise BTP

Délivrez des permis de construire!

La profession demande en urgence la délivrance de permis de construire et le lancement de grands projets structurants. La situation était déjà tende avant la crise du coronavirus, aujourd’hui les entreprises espèrent voir s’accélérer les procédures relatives à l’acte de construire. Tous demandent des commandes fermes de manière à maintenir l’emploi car l’année 2021 s’annonce déjà difficile.
La fédération appelle aussi à une relance des investissements. En Haute-Garonne comme au plan national cette année les investissements ont baissé, si le phénomène persiste, le manque de logement neuf engendrera une hausse des prix.
 

Des mesures engagées

En mai dernier, Toulouse Métropole, le Département et la fédération BTP 31 ont signé une "charte des bonnes pratiques interprofessionnelle en vue de sauvegarder le secteur de la construction".
Le ministre du logement Julien Denormandie a indiqué à nos confrères des " Echos "qu’il jugeait indispensables une numérisation et une simplification de l’instruction des permis de construire  et qu’il comptait accélérer le mouvement pour y parvenir".
En France, les ventes de logement neuf ont baissé de 30% de janvier à mars 2020. Les mises en vente ont elles aussi reculé  de 50% atteignant leur niveau le plus bas depuis 2008.

Regardez le reportage de Bruno Frédiani et Thierry Villéger 
 
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