Réuni en Conseil d'administration, lundi 22 mai, l'Institut national polytechnique de Toulouse (INP) a rejeté lors d'un vote sa transformation en Centrale Toulouse, un projet porté depuis 18 mois par sa présidente Catherine Xuereb. Explications.
Il fallait 15 votes favorables lors du Conseil d'administration de l'Institut national polytechnique de Toulouse (INP), du 22 mai, pour valider le projet Centrale Toulouse et le décret du gouvernement formalisant sa création. Au final, 13 voix ont voté pour. 11 voix se sont exprimées contre et 4 se sont abstenues.
Un coup de tonnerre et un véritable désaveu pour Catherine Xuereb, présidente de l'Institut national polytechnique (INP) de Toulouse à l'origine de ce projet de transformation. L'objectif était d'accroître la renommée et l'attrait de l'INP sur la scène internationale, ainsi que de développer des doubles diplômes et des formations inter-établissements en s'appuyant sur la marque Centrale.
Une prépa pour une école qui n'existe pas
Cependant, cette décision suscitait depuis 18 mois, une forte opposition parmi les enseignants, le personnel et les étudiants. Certains détracteurs critiquaient la précipitation du projet, soulignant notamment le cas de la prépa t², qui avait été présentée comme donnant accès aux écoles Centrale, comme par exemple annoncé encore récemment dans un article de l'Usine Nouvelle. Et Centrale Toulouse n'existait toujours pas officiellement.
Ces derniers jours, des étudiants ont publié une vidéo expliquant leur opposition à cette évolution : "Ce projet soulève de nombreux débats tels que la perte de spécialisation ou l’impact sur la vie étudiante, mais au-delà de ça, la question majeure de la gestion du projet se pose. Le calendrier actuel ne permet pas de créer un projet pleinement abouti et transparent, et met en péril les conditions de travail des personnels, et par la même occasion la qualité des enseignements."
L'ENSEEIHT prête à reprendre le flambeau de Centrale
Ces arguments semblent avoir été entendus. Mais avec cet avis négatif voté par le Conseil d'administration, reste la question du devenir de la prépa t² et de ses étudiants. Dans un récent article du Journal toulousain, Catherine Xuereb se voulait rassurante : "Nous étudions avec le ministère des scénarios alternatifs, en cas de vote défavorable. Toute notre attention est portée sur le respect des engagements que nous avons pris auprès des candidats. Quelle que soit la décision du conseil d'administration, ce sont nos valeurs déontologiques qui nous guideront quant aux actions qui seront engagées."
Mais le feuilleton de Centrale Toulouse est encore loin d'être terminé. Face au refus du Conseil d'administration de l'INP de se transformer, Jean-François Rouchon, le directeur de l'ENSEEIHT, l'une de ses trois écoles d'ingénieurs de Polytechnique Toulouse, a organisé dans l'après-même un conseil d'école pour savoir si l'ENSEEIHT était prête à reprendre seule le flambeau de Centrale Toulouse. L'assemblée a largement voté pour sa transformation potentielle en Centrale : 29 voix pour, 5 contre et 2 abstentions.