Parcoursup. Le projet "Centrale Toulouse Institut" est incertain, l'avenir des élèves de sa prépa en question

"Centrale Toulouse Institut" pourrait ne jamais voir le jour. Le projet de transformation de l'Institut national polytechnique de Toulouse n'a toujours pas été adopté officiellement. Un vote du conseil d'administration le 22 mai doit entériner ou non cette évolution. Malgré cette incertitude, la nouvelle prépa toulousaine qui permettrait d'y accéder, est proposée sur Parcoursup.

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Dans Parcoursup cette année, les bacheliers ont découvert une toute nouvelle formation à Toulouse ouvrant la voie aux écoles Centrale. Comme l’indique le site de Toulouse INP. « La Prépa de Toulouse INP devient prepa t², une formation en deux ans sur contrôle continu, dotée de 120 places pour une formation scientifique de haut niveau permettant un nouvel accès aux Écoles Centrale. A la fin du cursus, les élèves intègreront de grandes écoles d’ingénieur (Groupe des Ecoles Centrale, Ecoles de Centrale Toulouse Institut, Ecoles partenaires comme ENAC, ISAE SUPAERO, Ecole Nationale de Météorologie, EI Purpan) »

L’offre est alléchante mais il y a un hic. Même si Centrale Toulouse Institut, qui accueille la prepa t2, apparaît aux côtés des autres écoles Centrale de France sur la carte rose et blanche de sa plaquette, Centrale Toulouse Institut n’existe pas. Ou tout du moins pas administrativement.

Bras de fer entre opposants et pros Centrale

Il y a plus d’un an, la présidente de l’institut national polytechnique de Toulouse, Catherine Xuereb, a décidé à la surprise générale de rejoindre le Groupe des Ecoles centrales (GEC) sous le nom de Toulouse Centrale Institut. Le chantier est lancé en juillet 2022, lors d’un conseil d’administration, afin de travailler sur les offres de formations, les nouveaux statuts de l’établissement ou encore les droits d’inscription.

Depuis, la présidence et les opposants au projet – des enseignants, des personnels et des élèves – ont engagé un violent bras de fer engendrant de vives tensions au sein de l’établissement, et son flot de mal-être et d’arrêts maladie.

Le vote de cette transformation de Polytechnique à Centrale n’a cessé d'être repoussé par la direction. Une tentative de passage en force de la présidence selon les syndicats. 

«Le vote du conseil d'administration qui devait statuer sur la transformation était initialement prévu en juillet 2023. Mais dernièrement tout s’est précipité, explique Julie Albagnac, co secrétaire de la section CGT FercSup de Toulouse INP. Il y a eu une communication à outrance, dans diverses journaux et lors de salons à destination des lycéens, qui disait que l’établissement allait se transformer. Un processus de recrutement d’étudiants pour la prépa t2 a été engagé en leur affirmant que les portes de Centrale Toulouse Institut leur seraient ouvertes, alors que rien n’était fait, rien n’a été voté.» De quoi engendrer un risque juridique qui a « imposé à la présidente d’avancer ce vote à deux mois en amont, le 22 mai prochain » précise la syndicaliste.

En cas d’avis négatif fin mai, les étudiants qui avaient choisi Centrale Toulouse Institut pourraient se retrouver en réalité avec l’INP Toulouse comme choix.

Des risques juridiques ?

Pour le Recteur délégué pour l'enseignement supérieur chargé du suivi du dossier, Khaled Bouabdallah, tout se passe pourtant pour le mieux. « Le 22 mai, les administrateurs auront sous les yeux le projet de décret  pour décider ce qu’ils veulent faire : soit continuer la transformation, soit arrêter l’expérimentation. Que ce soit l’une ou l’autre solution, le ministère en prendra acte. Pour Parcoursup, il n’y a aucun risque administratif. Ce qui compte c’est l’instant où les étudiants vont faire leur choix définitif. Ce qui est important, c’est qu’au moment où ils prennent leur décision, tout cela se fasse en toute transparence, dans la sérénité.»

Malheur à ceux qui s'interrogeraient un peu trop à son goût sur cette difficulté : « je ne vois pas où il y a problème, assène-t-il de son piédestal. Vous pensez bien que s’il y avait des problèmes juridiques nous serions les premiers à les soulever, nous n’attendrions pas de recevoir un coup de fil d’un journaliste de France 3. »

Et pourtant… Mercredi 10 mai, la présidente de l’INP, elle-même, n’a semble t-il pas caché ses propres doutes : « Lors du comité social d’administration (CAS ayant voté à l'unanimité contre le projet Centrale), Catherine Xuereb nous a dit qu’elle était très inquiète si on ne se transformait pas en Toulouse Centrale Institut, rapporte l’un des participants. Elle avait peur que les étudiants qui avaient candidaté à la prépa t2 la mettent devant le tribunal administratif. Elle nous a annoncé cela mot pour mots, le mercredi 10 mai. »

Sollicité directement par France 3 Occitanie, la présidence de l’INP préfère mettre en avant le travail permanent mené avec le Rectorat et le ministère de l’enseignement supérieur : «Personne ne peut imaginer que le ministère propose des solutions juridiquement discutables

Besoin de temps

Quant à l’éventualité d’un vote négatif le 22 mai et de possibles recours devant la justice administrative, Catherine Xuereb reste floue : « Toute notre attention est portée sur le respect des engagements que nous avons pris auprès des candidats. Nous ne travaillons pas en fonction des recours éventuels mais pour les étudiants. Quelle que soit la décision du Conseil d'Administration, ce sont nos valeurs déontologiques qui nous guiderons quant aux décisions qui seront prises. »

Jeudi 11 mai, 250 membres de l’INP, étudiants, personnels et enseignants se sont réunis en Assemblée générale pour faire le point sur la situation. Dans le public, un participant a écouté particulièrement attentivement les échanges parfois un peu vifs entre les pros et les anti Centrale.

Il y a encore peu Olivier Simonin était président de l’UNP Toulouse. Venu en tant qu’observateur lors de cette AG, il se désole de la façon dont cette transformation se passe : «Pour un projet d’une telle envergure, il faut l’adhésion de l’ensemble des personnels de l'établissement, déplore-t-il. Par rapport à la position d’opposition systématique de départ, il y a eu un travail qui a été réalisé, des gens, même opposés à Centrale, se sont approprié certains éléments. Mais dans les conditions actuelles et pour une transformation de cette taille, on ne peut pas dire, « il faut décider tout de suite ». Il faut laisser le temps au temps.» 

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