Un niveau Bac + 3 et une carte professionnelle, c'est ce que promettait l'école supérieure occitane d'Albi à ses étudiants moyennant 4500 euros de frais annuels. Les diplômes étaient en fait des faux. La justice s'est saisie de l'affaire.
Ils pensaient obtenir un bachelor, l'équivalent d'un bac + 3 à l'issue de leur formation. Les étudiants de l'école supérieure occitane d'Albi tombent aujourd'hui de haut. Les diplômes étaient faux. Une enquête est ouverte.
De faux diplômes
Les 90 étudiants, scolarisés à l'école supérieure occitane d'Albi se font du souci pour leur avenir. L'organisme de formation, censé leur délivrer un diplôme Bac + 3 en immobilier, banque ou assurances, n'a délivré que des faux, sans aucune valeur. L'école avait pourtant pignon sur rue. Elle était présente dans tous les salons d'étudiants de la région et se vantait de partenariats, comme avec le club de rugby d'Albi, qui n'avaient jamais été signés.
C'est une étudiante qui a découvert le pôt aux roses sur un contrat d'apprentissage. La mention figurant sur le contrat était un simple titre professionnel, un diplôme niveau BTS, nécessaire pour d'intégrer cette formation.
En fait aucun élève n'a été officiellement diplômé depuis 3 ans. Cela concerne près d'une centaine d'étudiants, qui ont tous réglé 4500 euros de frais de scolarisation annuels.
Un ancien salarié porte plainte
Un ancien salarié embauché comme commercial, mais qui a effectué bien d'autres tâches au sein de l'école a porté plainte après la découverte de fraudes. L'homme, qui souhaite aujourd'hui rester anomyne raconte : "Quand j'ai été embauché au bout de 3 mois, mes salaires et mes mes feuilles de paye tardaient à arriver. Et puis un jour plus rien. La dirigeante a fini par m'avouer que j'étais en possession de fausses fiches de paye".
Craignant d'être accusé de complicité, l'ancien salarié démiissionne et alerte l'inspection du travail. L'URSSAF ouvre une enquête pour travail dissimulé. L'ancien salarié a porté plainte auprès de la gendarmerie pour "travail dissimulé et abius de confiance". Car la directrice usait d'autres combines : "Elle déclarait des contrats d'apprentissage pour obtenir des fonds publics : 7 à 8000 euros d'aides de l'Etat par contrat. Elle détournait des fonds publics", explique l'ancien salarié.
La fondatrice en garde à vue
Ce mercredi 19 avril, la procureure de la ville d'Albi confirme "qu'une procédure judiciaire est en cours sur l'établissement et sa directrice", suite à plusieurs dépôts de plaintes. La fondatrice de l'école est sous le coup d'une interdiction de gérer. Elle a été placée en garde à vue à la gendarmerie de Gaillac.
Les étudiants de l'année en cours sont désemparés : "on est à 2 mois des examens et j'apprends que mon diplôme n'est pas reconnu. Je suis au bout du roulot" avoue Manon Tordjman étudiante en immobilier. Sandy Julie qui étudie le business et le marketing affirme "avoir été trahie et avoir perdu 1 an pour rien". Ces deux élèves ont porté plainte ce mercredi.
L'école n'est pas encore fermée mais les recrutements ont été gelés. Un administrateur judiciaire a été nommé. Il va devoir analyser la situation financière de l'établissement et gérer la fin de l'année pour les étudiants encore en formation.