Au lycée agricole de Gignac, il existe des classes "découvertes". Cuisine, services à la personnes, animation et métiers de la nature, l'objectif est de redonner confiance en l'avenir à des élèves en difficulté, souffrant de troubles de l'apprentissage.
Le matin c'est enseignement général, l'après-midi c'est enseignement professionnel. Ce collège a imaginé une autre façon d'apprendre pour ses élèves dyslexiques ou dyspraxiques.
Redonner confiance et goût
Dans cette classe de "4e nature", ils sont 16 collégiens à suivre un va-et-vient continu entre théorie et pratique.
Fanny Sandonato, leur professeur de français, d'anglais et d'informatique, qui accompagne les jeunes dans la découverte des métiers de la nature, se réjouit de cette complémentarité dans l'apprentissage.
Ils voient dans la vie ce qu'on essaie de leur expliquer en classe, ça rend les choses concrètes. De cette façon, ils reprennent confiance en eux et en l'école.
Fanny Sandonato - professeur en "4e nature"
Selon la professeure, les élèves souffrant de dyslexie ou de dyspraxie "sont vraiment abîmés, ils ont besoin de ce tremplin" pour reprendre confiance en eux.
En effet, du côté des élèves, on se sent bien plus concernés par ce qu'on apprend.
"Les journées passent plus vite. Dans un collège normal, quand on rentre chez nous le soir on se dit "quelle journée nulle" alors que là on se dit qu'on a passé une bonne journée. C'est mieux de travailler dehors", explique l'un d'eux.
On se sent aussi bien plus compris dans ses besoins. "On écrit moins, c'est plus adapté", explique Gaëtan, soutenu par Matéo "au milieu de l'après-midi tu peux aussi te défouler, t'es dehors tu te fatigues moins".
Rendez-vous avec les framboisiers
L'après-midi, les élèves partent rejoindre Eve Thomé, maraîchère et professeur de sciences qui s'est formée pour enseigner la physique et la biologie en classe.
Avec elle, ils étudient les framboisiers en les faisant pousser ! "Le drageonnage, ils vont s'en souvenir, ça va plus les marquer que si on faisait de la théorie" remarque l'agricultrice.
Quand ils n'ont pas compris, on le voit pas bien et ils savent bien le dire, alors on reprend une autre méthode, on cherche des mots de vocabulaires, on va regarder une petite vidéo, ou on va manipuler. Alors au bout de plusieurs séances, ils vont dire "ah oui mais madame ça je l'ai vu, ça c'est ça !
Eve Thomé - professeur en "4e nature"
Après deux ans dans cette classe nature, les élèves ont tous repris confiance dans leurs capacités à se construire un avenir. Les deux tiers d'entre eux poursuivent ensuite une formation agricole.
Écrit avec Carine Alazet.