"On y trouve surtout des soldats de la Première Guerre mondiale", la crypte des poilus, unique en France dévoile ses secrets

Ce lundi 11 novembre est un jour férié. La nation célèbre l'armistice de la Première Guerre mondiale et rendra hommage aux millions de soldats qui ont donné leur vie pour la France. S'il n'y a plus aucun survivant, leur mémoire subsiste à travers des monuments aux morts, mais aussi cette crypte à Toulouse qui n'est pas accessible au public.

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Plongée dans la crypte des poilus au cimetière Terre-Cabade en plein cœur de Toulouse. Un endroit interdit au public, mais qui a été ouvert pour nos équipes à l'occasion des célébrations du 11 novembre. Découverte.

Dernière demeure des soldats

Dans ce cimetière, à l’abri du monument aux morts, se trouve un lieu mystérieux, normalement fermé au public. Sous une dalle de granit, se dissimule un petit escalier qui mène à une crypte, dernière demeure de centaines de combattants. On l'appelle la crypte des poilus.

“Nous voici en présence des 1700 cires reliquaires des soldats pour la France” nous confie Benoît Barrère, le conservateur du cimetière de Terre-Cabade. “On y trouve en majorité des soldats de la première Guerre Mondiale, quelques-uns de la guerre d'Indochine et aussi de la seconde Guerre Mondiale.”

Une crypte unique en France

Partout, le long des murs, sont alignés les cercueils de 60 centimètres de long, où figurent noms et date de décès des soldats. Ce mausolée souterrain est unique en France. Il a été construit entre 1952 et 1954, pour des raisons purement pratiques, car auparavant les tombes des soldats occupaient les allées du cimetière.

"Il n'y avait plus de place pour enterrer les Toulousains", explique Benoît Barrère. "Le conseil municipal de l'époque a donc décidé de faire construire un mausolée, celui-ci fait 200 mètres carrés. Au départ, il y avait 2000 militaires à exhumer. Nous en avons récupéré 1706, que nous avons placés dans cette crypte".

Un lieu protégé

Devant l'un des cercueils Benoît Barrère rajoute : “Là nous avons une personne, pour laquelle nous avons fait des recherches généalogiques et retrouvé la famille. Elle avait le choix de le récupérer pour le mettre dans une concession familiale mais elle a préféré le laisser avec ses frères d’armes". Pour des raisons de conservation, notamment liées à l’humidité, la crypte n’est ouverte que très rarement.

Mais depuis 2014, la mairie en autorise ponctuellement l’accès, pour que vive le devoir de mémoire.  “On l'ouvre une fois par an ou tous les deux ans", confirme Ghislaine Delmond, adjointe à la mairie en charge des cimetières et pompes funèbres. "On l'ouvre aussi à la demande de professeurs de lycée, quand les élèves travaillent sur ce sujet et qui veulent venir s'imprégner de ce lieu".

À chaque rare ouverture au public, la crypte des poilus attire des centaines de visiteurs. Un signe, que même s’ils reposent à l’abri des regards, le sacrifice de ces soldats ne sera jamais oublié.

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