André Syrota et Thierry Philip ont rendu leur rapport ce lundi aux ministres de la santé et de la recherche. Mandatés pour mettre un peu d'ordre dans ce projet, ils émettent plus d'une quinzaine de recommandations parmi lesquelles la création d'un Institut Universitaire du Cancer de Toulouse.
André Syrota, président de l'Inserm, et Thierry Philip, cancérologue et élu lyonnais, ont rendu lundi 15 juillet leur rapport sur le projet d'Oncopôle toulousain, commandé fin 2012 par les deux ministres de tutelle, Marisol Touraine, ministre de la Santé, et Geneviève Fioraso, ministre de la Recherche.L'Etat paye... et veut savoir !
Les deux experts, avaient été mandatés par l'Etat pour faire "progresser" le projet d'Oncopôle à Toulouse (ex-Cancéropole). L'Etat, qui a versé 300 millions d'euros pour construire ce nouvel hôpital/centre de recherche n'avait en effet pas validé le projet d'organisation, à moins d'un an de l'ouverture, prévue début 2014.Un problème de gouvernance... entre autres
Le projet lancé en 2004 par Philippe Douste-Blazy consiste à construire l'un des plus grands centres européens de recherche et de soins sur le cancer. Un milliard d'euros (publics et privés) ont déjà été investis sur l'ancien site de l'usine AZF. La "Clinique universitaire du cancer", actuellement en fin de construction, doit regrouper les activités de lutte contre le cancer (soin et recherche) et une partie des activités cancérologie des CHU de Toulouse. Mais acteurs privés et publics sont tiraillés depuis des mois, voire des années, au sujet de l'organisation et de la gestion de ce site unique.Les experts avaient donc notamment pour mission de définir ou redéfinir :
- un projet médical et scientifique cohérent
- un modèle de gouvernance clair
- un modèle juridique permettant une gestion optimisée des bâtiments, des équipements et du personnel.
Vous pourrez lire l'intégralité de ce rapport à la fin de cet article.
Les principales recommandations auxquelles parviennent les deux experts :
- il faut selon eux constituer un Institut Universitaire du Cancer de Toulouse (IUCT) qui réunira la totalité de la cancérologie des CHU Purpan et Rangueil et du Centre régional de Lutte contre le Cancer (CRLCC appelé aussi Institut Claudius Regaud).
- continuer à renforcer le lien entre secteur privé et hôpitaux généraux.
- recruter de nouveaux médecins et chercheurs extérieurs à Midi-Pyrénées, y compris à l'étranger pour asseoir la réputation internationale de l'Oncopôle de Toulouse.
- renforcer les liens avec Pierre Fabre et Sanofi sur le site et dans la gestion de projet (notamment des start-up dans le cadre de la réorganisation de Sanofi)
- relocaliser les facultés de pharmacie et d'Odontologie de Rangueil (Université Paul Sabatier) sur le site de l'Oncopôle.
- simplifier la gouvernance qui repose actuellement sur 10 structures juridiques différentes en créant une Fondation de l'IUCT qui financera les équipes actuelles de recherche et faire financer les équipes nouvelles par la fondation InNaBioSanté.
- faire présider la fondation de l'IUCT par une personnalité scientifique extérieure à Toulouse, capable d'incarner un projet national et international.
- sur le plan du personnel, garantir que les personnels CHU gardent leur statut public et que ceux de l'Institut Claudius Regaud conservent leur statut privé.
- continuer de faire gérer le projet urbain, la gestion du site et le foncier disponible par Toulouse Métropole. L'Association Oncopôle actuellement présidée par le maire de Toulouse, Pierre Cohen, pourrait fusionner avec la fondation InNaBioSanté, et le maire de Toulouse, président du Grand Toulouse, serait, selon les experts, le mieux placé pour présider à sa destinée.
- aboutir à des conclusions claires sur le budget ce qui n'est pas le cas dans ce premier rapport
- mettre en place une commission de suivi jusqu'à l'ouverture de l'Oncopôle prévue entre janvier et avril 2014.