Des parents d'élèves d'un collège de Toulouse digèrent mal l'arrivée de la biométrie à la cantine

Ils ont été informés par courrier de l'installation d'un lecteur biométrique pour le passage des élèves au self. Certains dénoncent même une mesure discriminatoire car les élèves dont les parents refusent la biométrie devront manger en dernier. 

Les parents d'élèves l'ont appris par un courrier remis à la rentrée par la direction à leurs enfants : le 6 juillet dernier, le conseil d'administration du collège Jolimont à Toulouse a validé l'installation de la biométrie à l'entrée de la cantine de l'établissement.

Ce n'est pas une nouveauté. 15 collèges disposent déjà d'un tel dispositif sur les 96 que comptent le département de la Haute-Garonne"Il y a 600 établissements scolaires en France qui ont mis en place la biométrie à la cantine, explique Florence Lapeyre, la principale du collège Jolimont, et cela a démontré son efficacité"


Simplifier et fluidifier le service de restauration

L'efficacité concerne, selon la principale du collège, la simplification de l'accès au self-service. "Nos équipements vétustes et surtout le suivi des élèves à la cantine est compliqué dans un établissement dont le nombre d'élèves a énormément progressé. L'année dernière nous avons relevé 4180 oublis de cartes de cantine. Cela requiert un pointage minutieux et mobilise du personnel"

Entre les oublis de cartes, les élèves qui échangent leur carte, ceux qui passent plusieurs fois à la cantine, la mobilisation d'énergie et de moyens en personnel pour contrôler et valider les repas était trop importante.

Les élèves devront donc déposer leur main sur le boîtier biométrique qui relèvera le contour et 5 points. L'établissement indique avoir passé commande de la machine qui ne devrait être mise en service qu'au retour des vacances de la Toussaint. 


"C'est un peu exagéré"

L'arrivée de la biométrie à la cantine du collège Jolimont ne fait pas que des heureux. Plusieurs parents d'élèves se sont inquiétés du contenu du courrier reçu. "Je trouve que la biométrie c'est un peu exagéré, explique Antoine, père d'un élève de 3ème. On n'est pas dans un techno-centre ou dans une grande banque. On n'est pas obligé de toucher au côté humain, dès le plus jeune âge. Quand ce sont des adultes passe encore mais pour des mineurs, avec autorisation parentale, vraiment c'est exagéré". 


Une mesure discriminatoire selon certains parents​

Surtout, les parents d'élèves dénoncent le côté discriminatoire de cette mesure, expliquée dans la lettre signée par la principale. Ceux qui pour des raisons idéologiques ou autres refuseront la biométrie pour leur enfant imposeront de fait à celui-ci qu'il mange en fin de service !

Florence Lapeyre, principale du collège, reconnaît une maladresse dans la formulation de ce courrier, qui a fuité sur les réseaux sociaux (voir ci-dessus). Elle rappelle qu'une déclaration a été effectuée auprès de la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL) et que précédemment les élèves qui oubliaient leur carte passaient déjà en fin de service. 

Des parents d'élèves ont demandé un rendez-vous à la direction du collège. Il reste encore plusieurs semaines avant la mise en place du service de biométrie : le temps pour discuter et trouver sans doute une solution qui convient à tout le monde. 
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